dimanche 2 décembre 2012

La visite médicale



Tous les ans, mon employeur nous oblige, mes collaborateurs et moi, à faire une visite médicale pour vérifier que nous soyons aptes à travailler. Avec analyse biglologique, bilan médical complet et tout le tralala.

C’est donc en trainant la patte que je me rends au service médical du building de mon stalag.
En arrivant, je vais voir la dame de l'accueil.
Elle me toise de haut en bas, pas vraiment bienveillante, alors que je tente mon meilleur sourire experte es chat(te)-botté(e)-miaou-sois-gentille-avec-moi-madame-stp.
Elle rugit : « Vous avez votre carte d'identité? Carte vitale? Carte de mutuelle? Ci-joint votre convocation pour voir le médecin. Vous êtes enrhumée? Si oui, il faudrait penser à vous couvrir un peu plus. Vous savez où se trouve la salle d’attente ? Tout de suite à gauche en sortant. En tout cas, le docteur qui va être content ! Vous penserez à donner ce numéro de référence pour le test oculaire. Sérieusement, vous n'avez pas froid aux jambes habillée comme ca? »
Rouge pivoine, Cathy réalise qu’en s’habillant ce matin, elle ne trouvait pas sa jupe si courte que ça. Et qu’elle a bien pire dans sa garde robe. Et que la dame n’est tout de même pas très sympa de lui dire tout ça.
Et puis d’abord, j’ai des collants !
Je vais m’assoir dans la salle d’attente.
Je tremble dès que la dame passe dans le couloir, de peur qu’elle me fasse une autre remarque désagréable.
Ça n’a pas loupé. Je re-rougis quand, en passant devant la salle d’attente, elle interpelle ses collègues pour dire qu’il faudrait allumer la clim’ parce « qu’apparemment il fait chaud ! ».
Elle vient me chercher. Pour la pesée. Telle la bovine.
« Et bien Mademoiselle ! On ne se laisse pas aller ! Vous avez pris X kilos depuis l’année dernière, faudrait penser à y aller mollo sur la cuillère. »
A cet instant, je me dis que je vais rester rouge toute ma vie tellement je suis rouge.
Je réalise également que mon mauvais fond fait surface et souhaite fortement que la dame de l’accueil du service médical devienne une saucisse.
Je retourne m’assoir dans la salle d’attente. Les autres patients (que je serais amenée à croiser dans la cantoche puisque ce sont mes collègues) me toisent en pensant fortement que je ne rentabilise pas mon abonnement au club de gym.
Ma visite médicale a ensuite lieu avec le médecin du stalag qui a un avis favorable à ce que je continue mon activité professionnelle. Dieu soit pas loué. J’aurais aimé qu’il m’arrête pour cause d’ennui et grand risque de dépression, mais non. Il estime que je suis apte à travailler (alors que je juuuuure que je ne comprends rien à ce que je fais).
Je sors de son cabinet avec la ferme intention de m’éclipser et de remonter à mon bureau pour faire semblant de travailler.
La dame de l’accueil m’interpelle, à haute et intelligible voix, et me dit « Attendez Mademoiselle, il manque votre test des urines ».
En me tendant un petit pot. Devant mes collègues atterrés.
Morte de honte, je fais un micro pipi dans le pot que je lui dépose avant d’espérer partir à la vitesse de la lumière.
Elle me beugle: « Eh ben dites donc ! C’est trouble tout ça ! Faudrait peut-être penser à boire plus d’eau »

Mourir, je veux. 








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