On a
toutes une copine glam sur Facebook.
Pas
la copine vulgos qu’on croirait sortie d’un film X pas cher des pays de l’Est.
Celle qui ne se taggue que sur des photos en décolletés hyper moulant (avec un
95D) ou en mangeant langoureusement une banane.
Pas
non plus la copine jolie-fleur bleue qui ne publie que des photos d’art où on
distingue sa jolie fossette à la lueur d’une jolie lumière tamisée ou encore le
bleu de ses yeux bleus couleur océan, avec forcément l’océan (Indien, c’est
précisé sur la photo) derrière.
Non,
je parle de la copine à laquelle on veut ressembler. Notre idéal féminin. Celle
qui, quand on la voit, respire la joie. Celle dont les yeux, même sans
maquillage, pétillent. Celle qui va toujours bien (même quand elle n’a pas de
mec), qui adore son travail (qui est forcément passionnant), qui a toujours la
pêche. Celle que tout le monde apprécie car elle est drôle, intelligente et
simple. Ses gestes sont raffinés et ses fringues lui vont toujours à merveille.
Elle est profondément gentille et tout l’intéresse. Sa vie a l’air passionnante
et ses amis, sur Facebook, sont bienveillants avec elle.
On a
tous une amie comme ça. Moi j’en ai une comme ça. Et elle m’énerve !
Je
tente désespérément de lui ressembler mais les petits combi-shorts, sur la
plage, me font ressembler à un baleineau (alors que sur elle, c’est
ultra-chou). Elle n’a pas un gramme de graisse alors qu’elle ne fait pas de
sport (et mon abonnement au club de gym et moi lui faisons, en cachette, un gros
doigt d’honneur !).
Bref,
depuis que je me suis achetée la même robe colorée « ethnique de type maya »
et qu’on est s’est rendues habillées pareil à une soirée, je la hais !
Alors qu’elle avait l’air adorable d’une Pocahontas moderne, je ressemblais à une
petite grosse tassée aux cheveux hirsutes qui aurait cousu sa robe informe dans
ses rideaux.
A
partir de maintenant, si je dois m’identifier à une amie sur Facebook, ce sera la
pute russe.