samedi 27 avril 2013

Mon fils s’appelle Adolphe.



Hans, un collègue néerlandais avec qui je m’entends bien, m’a invitée chez lui hier soir. Pour l’anniversaire de sa femme avec qui je m’entends bien aussi.
Il y a d’autres invités. Que des couples. Etant en phase descendante de mon nuage avec Crapaud-mon-mec, je les hais.
Les conversations tournent autour de choix d'investissement immobiliers, de conjoncture économique, de cérémonie de mariage à venir, de choix du prénom du futur enfant (deux des quatre nanas sont en cloque. Et pas moi. Je les hais.). Je n’ai décidément pas de chance avec les dîners entre amis en ce moment… (cf chronique du 20/04/13 « J’aime pas les amis de mon mec ! »)

Le seul moment où j'ai opiné sur les différents thèmes de conversation, c'est quand un futur papa m'a expliqué que « socialement le choix du prénom verrouille l'avenir de l'enfant et le conditionne ». Je lui ai répondu « ah bah c'est sûr que si on appelle son fils Adolphe, bahhhhh, il est mal barré »... Il n’a même pas rigolé... Même pas.

Il y avait quand même un autre célibataire (expert comptable, pendez-le !), binoclard, coincé et pas drôle.
Il me dit qu’on était dans la même promo à l’école. Ah bon ??? Je n’ai aucun souvenir de l’avoir déjà vu. J’en conclue qu’il n’a pas marqué l'Histoire.

Je n’arrive pas vraiment à attirer l’attention de Hans et sa femme qui discutent avec leurs amis.

Résignée par cette soirée, je me suis donc contentée de siffler du pinard appuyée contre un mur (en faisant le tic de l’Ours) jusqu’à l’arrivée de Mumu (que j’ai incrustée).

Mumu s'est faite direct des non-copines en expliquant (beuglant) aux nanas (officiellement coincées) qu'elle rêve d'ouvrir une maison close et qu'elle est désolée mais aucun siège auto ne suit avec son coupé sport...

Personne ne valorisant suffisamment notre incommensurable sens de l'humour à toutes les deux, on a fini au bar du coin à faire notre sacro-sainte mini-dépression de princesses qui rêvent d’un prince avec qui choisir un lave-vaisselle.
Et un prénom conditionnant l’avenir de leur futur enfant.

mercredi 24 avril 2013

Et ma casquette ?



Mes copines Mumu, Carotte et Cathy-moi-même prévoyons d’aller voir notre copine Sido qui vit Barcelone depuis un an. A nous les toros, la sangria et les petits espingouins.

Mumu voit rouge quand Cathy-moi-même, qui n’a évidemment rien géré, lui demande pour la millième fois quel jour on part.
J’insiste en leur envoyant un mail:
« Yo les grosses, pouvez-vous me rappeler les détails du voyage ?
A quelle heure ? A quel aéroport ? Quel terminal ? Et où est-ce qu’on se retrouve ?
Si on peut également me rappeler l’adresse de Sido et me dire quel jour on part en balade en dehors de Barcelone et tout ça. Je suis à la-super-masse.
Merci mes grosses!
Bisous
Ps : Et s’il vous plait, ne commencez pas à vous taper sur le front et à râler parce que je suis perdue dans tout ça et que je n’ai pas tout retenu.
Ce n’est pas de ma faute.
C'est a cause de :
-     mon légendaire problème à aimer me laisser porter
-    la suppression intempestive et irréfléchie de mails stratégiques dans lesquels vous me récapitulez toutes ces infos
-     mon boulot de con qui me laisse à peine regarder mes mails perso ni mon horoscope puisqu’en mission pour Cruella
-    ma nouvelle freebox qui n'en finit pas d'arriver (notre amitié ne peut pas dépendre d’internet, je REFUSE d’accepter ça !)
-   la ville de Paris qui n'a pas les infrastructures suffisantes pour qu'on capte dans le métro pour lire ses mails perso
-   de Berlusconi et ses soirées bonga-bonga qui ont mobilisé d'importants moyens technologiques pour couvrir l'affaire, m’empêchant ainsi de capter dans le métro (il a bien fait des soirées bonga-bonga récemment, non ?)
-    des accords tacites dans la téléphonie mobile forcément désavantageux pour le client
Face à leur non réponse à mon mail, je les supplie par texto: « Allez siouplé les filles, refaites moi un résumé du programme des vacances. Siouplééééé. Je paie ma tournée ! ».

En même temps, je ne vois pas pourquoi je me confonds en excuses et en supplications.
Ce sont elles qui, chaque fois qu’on part en vacances, décortiquent les routards, font des tableaux Excel comparatifs des prix des billets et postent des messages sur Facebook pour obtenir le plus de bons plans possibles dans la destination choisie.  Elles ne me laissent jamais m’en mêler car, je cite « si c’est toi qui organise, on va rien faire d’autre que d’aller au bar ».
Si elles s’occupaient d'un vrai tour operator, elles seraient obligées de synthétiser l’information pour les voyageurs. On envoie un petit mémo au client avec des étiquettes pour ses bagages, ses billets d'avion, sa pancarte pour l'arrivée avec son nom en lettre majuscule, un bon pour un cocktail et une petite casquette.
Nan mais sérieux! Elle est où ma casquette??? Hein? Ma casquette????"



samedi 20 avril 2013

J’aime pas les amis de mon mec !



Même s’il est un peu casse-bonbec le matin (cf chronique Le Râleur du 17/01/13), j’aime bien mon mec. Mon Crapaud.
Pour m’adapter à cette situation, j’ai pris l’habitude de me lever avant lui, pour me préparer tranquillement et en silence, tandis qu’il termine sa nuit. Cela m’évite de l’entendre pester contre sa propre existence dès le réveil parce qu’il n’est pas du matin. Je pars sereine et sourire. Cela me permets aussi d’arriver tôt au stalag, pour le plus grand plaisir de ma boss Cruella.
Je me dis que, lorsqu’on est en couple, c’est normal de faire des concessions et de s’adapter à l’autre.
Bon, il faudra cependant que je lui en touche un mot car de son côté, il n’en fait pas beaucoup. Je continue ainsi à jouer la « poupée parfaite » toujours belle, bien coiffée et maquillée en sa présence. Je n’ose toujours pas manger gras devant lui (je tuerais pour un burger). Et je me planque pour piccoler avec mes copines. Tout ça pour paraître toujours glamour et sexy devant lui…
J’aimerais donc que lui aussi fasse des concessions et m’accepte en gueuldeub, avec mes lunettes de soleil pour regarder des DVD de comédies romantiques, ma tenue du dimanche (comprenez jogging-grosses-chaussettes-surtout-pas-de-soutif), mes trois litres de coca-surtout-pas-zéro et un charolais-frites gros comme mon appétit (supplément boursin).
N’ayant toujours pas vu en lui le signe d’une très grande envie de concession, je pense qu’il va falloir que je patiente encore un peu.
Il y a cependant des bons côtés à avoir un mec : les câlins, les textos, les regards complices, les fou-rires (sauf le matin !).
En ce qui nous concerne, nous franchissons une nouvelle étape : le dîner chez ses amis. Il m’a ainsi emmenée dîner chez ses amis hier soir.
J’y suis allée pomponnée comme pour un bal et le torse gonflé comme une première dame tellement j’étais flattée de cette invitation. Elle est le signe que notre relation évolue dans le bon sens, qu’il veut s’engager avec moi… Ouh laaaa… Je sens que je vais recommencer à psychoter sur les prénoms de nos futurs enfants. Stoppez-moi !
La soirée a bien commencé. Nous étions trois couples (je suis en couple je suis en couple je suis en couple je suis en couple x1000).
Victor, notre hôte, avait préparé (accrochez-vous !) : des enroulés de crabes au radis en entrée, des cailles au genièvre en plat principal et, pour finir, des bavarois à la mangue et au chocolat blanc. Arrosés de grands vins. Pour un dîner entres amis.
Lorsqu’il nous a annoncé le menu, j’en suis tombée sur les (grosses) fesses.
« Ça m’a pris la journée pour tout préparer, explique-t-il. Je suis allé faire mes courses au Marché des enfants rouges pour avoir des produits bio et frais ».
Le Marché des quoi ???? Mais il est complètement fou ! La moindre botte de coriandre doit coûter 8 euros. C’est les fruits et les légumes les plus chers du monde ! Il a dû y laisser sa paie !
Enfin…. si j’observe son appartement dans un bel immeuble haussmannien de Montmartre, ses meubles design et ses costumes sur mesure, je me dis que ce n’est peut-être pas sa paie qu’il a dû laisser au Marché des Enfants Rouges mais uniquement son argent de poche. Enfin, ma paie quoi…
C’est là que je me suis rendue compte que, parmi les amis de mon Crapaud, j’étais bel et bien la souillon. Sacs griffés, robes de créateurs et compagnie. Ça parle de vacances à la Barbade et de coupé sport, de stock options (pendons-les !) et de bague de fiançailles à six mille euros (dans ma tête, ça a résonné comme 50 000 dollars). Je me suis sentie chouïa gênée mais après tout, Crapaud m’aime pour ma personnalité et non mes goûts de luxe. Et toc !
A table, nous commençons à déguster les petits plats tandis que Victor et sa future femme nous racontent leur six derniers mois en Amérique Latine. J’en conclue au passage, que Victor doit être rentier… Enculé !

« Nous sommes partis pour une mission humanitaire bénévole pour une ONG. Nous avons amené des médicaments et construit une école pour civiliser des indiens d’Amazonie. C’est incroyable comme ils sont généreux avec si peu. Et faut voir comment ils vivent ! Ils dorment dans des hamacs, n’ont pas de douche et chassent des petits animaux. On a même passé 48heures à vivre comme eux, sur les paillasses. C’était amusant d’être un indigène… Les enroulés de radis vous plaisent ? J’ai trouvé la recette sur internet… »
Non, c’est pas bon. J’ai l’appétit coupé à cause de leur condescendance à la con avec mes congénères d’Amérique Latine (mais qu’est-ce qu’ils ont tous avec ce continent ?????). Et puis objectivement, c’est pas bon. Le repas n’est pas bon. Faire autant de chichis pour des plats compliqués qu’on ne sait même pas préparer et qu’on est sûrs de rater, c’est le comble du ridicule.
Je pense que c’est pas gagné pour mon intégration dans le « clan » du Crapaud. 
Dans mon clan, on se régale avec un bon plat de pâtes-carbo-inratable, on apprécie le Boulaouane parce qu’on est fauchés et on ne monopolise pas la conversation pour pavaner mais on s’intéresse aux autres.
Du coup, en bonne indigène d’Amérique Latine, j’ai pas décroché un mot de la soirée et bu tout le vin.
Ben oui, quoi… il était bon, le vin.