mercredi 4 septembre 2013

Cassage de patte

Cruella a pris trois semaines de vacances.
Elle est revenue lundi.
Inutile de préciser qu'elle n'a manqué à absolument personne et que, mes collègues et moi, vivions paisiblement notre petite vie paisible jusqu'à son (terrible) retour.
Depuis ce weekend, rien qu'à l'idée qu'elle revienne, je recommence à avoir des suées la nuit, à parler seule devant mon miroir en m'imaginant que c'est à elle que je m'adresse, à fumer comme un pompier pour me détendre (et me faire tousser) et surtout... à picoler tous les soirs.
Je pense que c'est pathologique: je suis alcoolique à cause d'elle. J'essaie, chaque soir, d'oublier qu'elle existe. En buvant.
Je me demande encore ce que j'ai bien pu faire de mal dans ma vie antérieure pour mériter un tel châtiment et être condamnée à lui servir de souffre-douleur.

Désespérée de l'avoir sur le dos toute la journée, je suis au bord du pétage de plomb.
Elle est, de plus, d'une humeur massacrante. Son abruti de fils Mao (un ado imbuvable, trop gâté, trop ingrat, trop con) lui a fait passé des vacances atroces. Il ne lui a pas parlé (pas un mot) pendant trois semaines car elle a refusé de lui louer un scooter et a gardé comme statut facebook "Ma mère est trop conne" pendant toute la durée des vacances.

Furax, Cruella est revenue bien décidée à en découdre avec quelqu'un. La première personne qui lui passera sous la main fera l'affaire. La première personne qui lui passe sous la main c'est... moi... donc.
Elle me hurle dessus depuis trois jours, me fait courir, suer, paniquer, presque pleurer... pour calmer ses propres nerfs. Alors que les miens vont lâcher.

Je la hais x1000.

Son nouveau petit jeu de torture consiste à me faire courir trois étages en dessous du nôtre, aux archives, pour lui remonter des piles de dossiers. Elle insiste pour que je prenne les escaliers car l'ascenseur est, je cite, "Beaucoup trop long à arriver. C'est une vraie perte de temps. Vous êtes jeunes, vous pouvez bien descendre trois étages à pied tout de même?".

Oui mais Cruella a l'air d'oublier que:
- j'ai, comme elle, des talons de 10 cm. Pas aisé dans les escaliers. Sur trois étages. Avec des dossiers à la main.
- je suis trop nerveuse. TROP NERVEUSE. Elle m'a mis les nerfs en pelote. Je me trompe souvent de dossier et ne suis pas très attentive à là où je mets les pieds car suis beaucoup trop perturbée.
- je picole tous les jours pour oublier qu'elle existe et que, par conséquent, je tangue en permanence. Pas beaucoup d'équilibre pour Cathy.

Ça n'a donc pas loupé. Patatraaaaa. Badaboum. Me suis cassé la gueule dans les escaliers, sur un étage complet. Mon talon s'est cassé, ma cheville s'est pliée, ma gueule a frotté contre les marches. C'est parfait! Je suis défigurée et éclopée.
C'est une femme de ménage qui m'a trouvée, sanglottante, une demi-heure après ma chute (oui, car tout le monde sauf moi prend l'ascenseur à mon stalag et puis, on ne capte pas dans les escaliers, impossible d'appeler à l'aide).

S'en est suivi la totale: pompiers, ambulance entourée de dizaines de collègues, plâtre, anti-inflammatoires, remontage de bretelles de Cruella par ses supérieurs hiérarchiques et messages de soutien de mes collègues.

J'ai TOUT gagné. Je suis arrêté pendant 3 semaines avec ma patte cassée. Je suis donc alitée et choyée chez Mama qui va me faire des petits plats que je vais déguster sans complexe, puisque convalescente. J'ai acquis un statut de martyre au boulot. Suis devenue celle qui bosse sans relâche au point de ne pas prendre les escaliers pour amener les dossiers plus vite sur le bureau de sa boss. Cruella est montrée du doigt et (enfin) reléguée au rang de tyran sans pitié qui mérite la potence.

J'adooooooore cette situation (même si j'ai mal à la patte).
Je devrais peut-être écrire mes mémoires...

mercredi 28 août 2013

A fond la forme!

Après un été non efficace en matière de choppe, je suis re-rentrée en piste sur les chapeaux de roues.
Quand je pense que des mecs de mon stalag pensent que je suis complètement inaccessible et mystérieuse (mystérieuse, non mais n'importe quoi...) alors que FRANCHEMENT, il faut bien reconnaître qu'un jour comme aujourd'hui, avec ma gueuldeub,  je suis plus bête que la bêtise, en mode hilarité plus hilare que l'hilaritude, conjuguée meilleur humour 2013.

Et on ne peut pas dire que je fasse preuve du plus grand sérieux and efficacité au travail. C’est donc affligée qu’il faudrait que je leur dise que je ne suis qu'un mythe...

En tout cas, je vais peut-être lutter au boulot aujourd’hui mais je n’ai pas chômé hier soir !

Une bonne copine (aux grands pieds) et moi avions prévu une soirée tranquille sur les bords du canal Saint-Martin. Je jure qu'on voulait y aller mollo. Apéro soft et coucher de soleil. On avait décidé de laisser nos capes de super-coquines à la maison. On voulait juste siroter des coca-cola-sans-alcool et refaire le monde gentiment. Et rentrer tôt.
Cathy et ses yeux de bitch se font brancher (en train de mettre du gloss dans la file des toilettes...) par un grand bonhomme hilarant (mignon, prof de sport, bien foutu et HILARANT).
Deux heures plus tard, Cathy et Monsieur-Décathlon sont dans un taxi, bouche à bouche, en route vers le lit de Cathy. Une pensée au passage pour Mama et sa règle du « ne couche pas le premier soir » que je n’ai tout simplement jamais appliquée.


Mais pas besoin de cape pour que super coquine s’empare de mon enveloppe corporelle.

Bonnes blagues, fous rires et, je suis comme le commun des mortels, alors femme qui rit....
Monsieur-Décathlon, professeur d'EPS, met sa raclée à Cathy en terme de « sport en chambre et autres pièces de la maison » pendant tout le reste de la nuit. Je pensais être sportive mais après une nuit pareille et toutes mes courbatures, je me rends compte qu’en fait finalement non.

S’il n’était pas complètement radin (j’ai payé les verres hier soir, le taxi et le petit déj ce matin, faudrait quand même pas exagérer), je le rappellerais.

mercredi 21 août 2013

Pondez-le

Hier soir, apéro avec ma soeur et ses copines.
Elles ont toutes environ 35 ans, ont des bébés tous frais moulés et des boulots qu'elles détestent.
On dirait moi dans cinq ans (si, bien sûr, un mec accepte de me faire un enfant, même dans les chiottes d'une boîte, et que je ne finis pas vieille fille mangée par mon chat).

Comme elles passent leur vie entre le métro, les biberons et les lessives, elles profitent de cette soirée pour se jeter (le mot est faible) sur le pinard. Il va sans dire que, comme elles ne le boivent plus qu'occasionnellement, elles sont bourrées en trois verres.
Tandis que je sirote mon huitième verre sans sourciller, j'assiste, contre ma volonté, à une discussion sur le thème préféré des jeunes mamans (qui, Dieu soit loué, nous exclue automatiquement de la conversation, nous les non-mères) => l'accouchement.
Je pensais me faire chier en entendant les "Tu verras Cathy, c'est le plus beau jour de ta vie" et "Tu sais Cathy? je me suis enfin sentie femme!"... jusqu'à ce que ma soeur (bénie soit-elle) intervienne.

"Non mais vous rigolez les filles???? rugit-elle, celui qui a écrit que c'était le plus beau jour de notre vie est forcément un homme. Ou alors c'est une femme qui n'a jamais accouché. Parce que, franchement, arrêtez avec vos beaux discours, on sait toutes que c'est pas le plus beau jour de notre vie. C'est le piiiiire. Ça fait un putain de mal de chien. Ça nous rend moins glam' que la glamitude auprès de nos mecs. Nos gosses sont moches à la naissance. Mais vous avez vu comme ils sont moches??? On en serait presque déçues. Et n'essayez pas de me faire croire que c'est pas vrai et que les vôtres étaient mignons quand ils sont nés, les filles. TOUS les gosses sont moches à la naissance. Ils naissent TOUS égaux, ah ça oui! Tous moches!".

Elle fait une pause pour siffler cul-sec un verre de sauvignon, devant les yeux ronds et les bouches bées  de ses copines.

"L'accouchement ça rend femme, rit-elle. Non mais n'importe quoiiiiii!!!! Ça rend pas femme du tout l'accouchement!!! Le gars, il prend un scalpel pour nous couper la fouf pour laisser passer une grosse tête de bébé moche. Ensuite, il va nous recoudre et, pendant des semaines, on hésitera trois fois avant d'aller pisser. Aller chier devient alors notre cauchemar et la bite? On n'y pense pas pendant trois mois!!! L'accouchement ça rend femme mon cul oui! ".

Me suis littéralement roulée par terre de rire. Ma soeur est une femme exceptionnelle. Elle est pas du genre à se foutre de ma gueule. Je l'aime.

Et je mettrai des capotes toute ma vie. Merci.

mercredi 14 août 2013

Bol de riz

Cruella doit avoir un sixième sens. Elle a dû sentir que je préparais quelque chose de réjouissant (apéro ce soir avec les copines sur le thème du saucisson. Je suis joie) et elle a décidé de me punir parce qu’elle a un très mauvais fond et ne veut pas que je m’amuse dans la vie.
Je suis donc punie. PU-NIE !
Elle me fait venir au stalag une heure plus tôt pour l’aider sur un dossier chiantissime au pays de Chiant-land. Je vais probablement mourir d’ennui et laisser aller mon cerveau à rêver d’une autre vie où je serais danseuse, cuisinière ou mère au foyer-entretenue-par-un-mec-riche-et-aimant.
Je suis en route pour La Déf… (je ne prononcerai pas le mot)  et réalise que le métro à 6h48 du matin (autant dire la nuit !) est une expérience fascinante.
Des mecs dormant en cuvant leur vin de la veille ou, pire, des mecs avec leur attaché-case à la main pour aller bosser (pauvres de nous !!!).
Deux/trois mamies avec des petits chiens moches qui profitent de cette heure de non-affluence pour faire un tour de métro.
Quelques mamans débordées par leurs mioches pas sages.
Cathy en gueuldeub.
Châtelet.
Ils montent.
Notre seigneur, mon cœur n’a fait qu’un tour.
K-Way rouges (!) ou vert pomme (!!!!! x1000), petits sacs de rando noués à la ceinture dont l'intérieur est jaune fluo et protège un appareil photo (prix de vente +/-= au PNB du Pérou) qu’ils sortent intempestivement pour photographier n'importe quoi.
Leur traductrice parle trop fort et dit au seul français qui les accompagne (en K-Way rouge aussi, il a du vouloir être poli) qu'il ressemble à Jean-René dans le film avec le dragon. 
Ma culture cinématographique me tape immédiatement sur l’épaule et m’explique qu’elle veut dire Jean Reno dans Godzilla.
Et surtout qu'elle doit dire ça à tous les français. Parce que le français qui les accompagne ne ressemble pas à Jean Reno. Du tout.
En même temps, nous aussi on dit d'eux aussi qu'ils se ressemblent tous. C'est donc de bonne guerre.
Sino-naïfo-touristes, avec leurs plans format A75, leurs sacs ouverts, leurs montres et leurs Gucci-de-soleil sur le nez (non mais il pleut!), souriants gentiment devant la beauté de la plus belle ville du monde.
Offerts.
Je les imagine nus, dépouillés de leurs K-Way fluos, de leurs appareils high-tech qu'on n'a pas encore inventés en France, de leurs sourires et de leurs passeports. Car ils ne tiendront pas la journée.
Et les pickpockets du métro, repus, se filmeront dansant la gigue avec leurs sacs Vuitton.
J'ai voulu crier pour les prévenir en les voyant descendre du métro à Etoile:
« Petits touristes chinois, ou toute autre contrée bridée de laquelle vous venez, il serait sage d'être chouia plus discrets. Et bienvenue chez nous. »
Mais je ne sais pas comment on dit "chouia" en asiatique.
Pauvre d'eux!

Il était si beau, leur sourire.

mercredi 7 août 2013

Banque-route 2

Suite aux menaces de ma banquière (voir chronique "Banque-route" du 10/07/13), j'ai évidemment fait l'autruche plus autruche que l'autruche, ignorant de nouveau ses appels et courriers me rappelant:
1. que je suis à découvert
2. qu'il faut régulariser la situation
3. qu'elle m'appelle dans mon intérêt
4. qu'à mon âge, c'est le comble de se comporter comme ça. Il faut assumer ses actes.

J'ai une pression de malade à l'idée que ma banquière découvre que, lundi dernier, je me suis achetée un panier de plage Brontibay (comprenez 50 000 dollars) alors que je ne m'en servirai probablement que quatre ou cinq fois car :
- il n'y a plus de saison et donc plus d'été
- je ne vis pas au bord de la plage
- je vais l'abîmer, si je l'emmène à la plage. Autant le laisser à la maison et prendre un sac Décathlon.

Ma banquière m'avait pourtant menacé d'appeler Mama pour lui parler de mon découvert (sachant que le découvert est inconcevable dans la tête d'Inca de Mama), ce qui m'avait évidemment fait paniquer. Parce que même si elle fait 1m48, quand Mama tape du pied en criant des caramba, c'est vraiment flippant. J'avais, suite à cette menace, cassé ma tirelire et régularisé ma situation.
Je n'ai cependant pas tenu longtemps et me retrouve à nouveau dans le rouge, un mois plus tard.

Mais là, je découvre une supercherie plus vicieuse que le vice mise en place par ma banquière et Mama, contre moi.
Chaque centime en dessous de zéro sur mon compte est puisé sur le compte de Mama, avec pour preuve un SMS indiquant la transaction sur le mobile de ma génitrice. Tous aux abris!!!! Elle va me dégommer, me trucider, me faire passer par un hachoir, me percer les tympans et me mettre des fessées. C'est pire qu'une guerre ce qui s'annonce.

Les bitchs!!!! Suis faite comme une rate.

mercredi 31 juillet 2013

Envolez-moi

De retour à Paris après une semaine de vacances avec les copines, PEN-DEZ MOI.
8h45 (comprenez midi pour Cruella, ma boss), je suis dans le métro, en route pour la Défense grise, avec ses immeubles gris et ses gens gris. 
Tel le mouton qui suit le mouvement des cols blancs, sans réellement trouver un sens à ma vie, je vais de mon plein grès m'enfermer dans une tour de La Défense.
Je traine la patte. 
Ma journée va être horrible.
Je pars au stalag me faire torturer par Cruella, cruelle reine au pays de la cruauté.
Je suis pourtant convaincue que mon existence n'est pas vaine au point d'être ce qu'elle est. Je suis persuadée que je pourrais être beaucoup plus utile (et motivée) que ce que je suis mais non...
Je suis un mouton qui suit le mouvement des cols blancs.

Je trouve une place assise. Un miracle. 
J'observe le Monsieur assis en face de moi. 
Il est en costume, bien propre sur lui, la cinquantaine.
Il a le regard vide de celui qui n'a pas décroché de sa journée de boulot depuis la veille. Celui qui ramène ses problèmes de taf à la maison. 
Qui y pense quand il dîne, quand il se douche, quand il lit une histoire à ses enfants, quand il se couche. 
Il a la tête occupée: il ne doit pas écouter sa femme quand elle lui raconte sa journée et doit gueuler sur ses mioches qui font probablement trop de bruit. Papa est cre-vé!

Ce n'est pas de sa faute. Il ne peux pas décrocher. Il est trop stressé. Il est probablement harcelé par un boss pas cool qui se décharge trop sur lui. Il ne récolte pas les lauriers de son travail, il ne sait même pas si ce qu'il fait a du sens. Il commence trop tôt et finit trop tard. Il voit peu sa famille. Peut-être qu'il a une maîtresse, pour se sentir vivant de temps en temps. Il n'a le temps de rien. Il ne savoure pas. Le week-end, il est crevé. Il ne vit pas. Il survit.

Je le vois s'agitant et parlant tout seul en lisant de temps en temps des mails de son portable. Il est malade de boulot. Telle une lente et mortelle gangrène, son travail est en train de le bouffer lentement.

Je l'observe en paniquant. Je crois que je ressemble à ça après une journée de boulot. Je n'arrive jamais à décrocher. Parfois, je répète les discours que je vais blablater sur un sujet professionnel devant la glace. Le soir même. Alors que je ne suis sensée en parler que le lendemain et que les soirées sont faites pour décompresser. Ça durera jusqu'au lendemain matin où, à peine douche sortante, je parle toute seule de boulot. Parfois (comprenez hyper souvent), je vais picoler pour oublier. Pour décrocher.

Je panique.
Je ne suis pas née pour ça.
J'ai la gangrène aussi.
Envolez-moi, punaise, envolez-moi!
Vite.

mercredi 24 juillet 2013

Les poules

8h41
Train pour Marseille.
Je pars en vacances, dans le Sud.
J'ai,, évidemment une énorme gueule de bois car, hier soir, j'ai fêté le début de mes vacances. J'ai picolé avec deux collègues. 

(Je crois avoir roulé une pelle à l'un d'entre eux mais mon cerveau me supplie d'oublier cette éventualité. Alors on oublie!).


8h41.

Je m'affale dans le TGV en mode "je-veux-un-coca-et-un-kebab-pendez-moi".
J'appuie mon visage (saccagé, mon visage) contre la vitre froide du train et commence presque immédiatement à ronfler. 
J'entends le sifflement du contrôleur annonçant le départ du train. 
Annonçant le vrai début des vacances. 
Annonçant trois heures de sommeil réparatrices indispensables à mon enveloppe corporelle.

Je me laisse bercer.

Je vais sombrer.
Je suis molle comme un doudou.
Je vais faire un gros dodo.

Et là, patatra!!! La catastrophe!

Alors que je m'étais installée seule sur une place à quatre, arrive le drame. 
Trois nanas. La Quarantaine. Belles. Sur-maquillée. Sur-minces (les putes!). Survoltées de partir en vacances.
Elles s'installent à côté de moi. Elles sont mortes de rires et gloussent de rire, tels le gallinacé, parce qu'elles ont failli rater le train.

Mourir, je veux.


S'en suivent de trois heures de blabla et de gloussements des trois poules qui se croient dans leur salon. 

J'apprends qu'elles partent en vacances pour parfaire leur bronzage et fêter le deuxième divorce de l'une d'entre elles. Elles bossent toutes les trois dans le luxe et ont l'air d'avoir une vie géniale. Elles ont toutes des bébés mais ils sont avec leurs pères.

"Le divorce, c'est carrément 2013. Nan mais, j'veux dire... qui n'est pas divorcé en 2013 sérieusement?" hurle l'une d'entre elle, tandis qu'elle se vernit les ongles.


Ma fade et non-passionnante vie me rappelle à l'ordre, telle la grosse baffe. 

Non mais Cathy, qu'est-ce que tu fous????
Je pourrais pleurer.
Je suis terriblement en retard. 
Il faut vraiment que je me bouge le cul et que je me trouve un mec avec qui divorcer, purée!

mercredi 17 juillet 2013

Pourquoi?

J'ai beau faire des efforts, je ne comprends pas.
J'essaie.
J'essaie vraiment.
Je fais ce que je peux.
Je secoue mes cheveux.
Je me fais belle.
Je souris.
Je cligne des yeux (de bitch).
Je suis même moins regardante sur les prétendants car je me rends bien compte que je deviens vieille et que si je suis trop exigeante, je finirai seule. Mangée par mon chat.
Je me suis même décidée à faire un régime (une semaine sans McDo, je vais clamser).
Je comprends pas.
Je comprends pas.
Je comprends pas.
Je crois que c'est pas pour moi.
Tout le monde a une moitié qui lui correspond.
Une âme soeur qu'il faut trouver.
Moi j'ai juste une soeur.
Pas de moitié.
Pas de mec.
A priori, l'amour c'est pour les autres.
Moi j'y ai pas droit.
Je vais donc re-manger au Mcdo.
Sinon, quand je mourrai, mon chat n'aura rien à manger.

mercredi 10 juillet 2013

Banque-route

Ce matin, tandis que je faisais semblant d'être en réunion tranquillement en train d'émerger à la cafèt, je sens mon portable vibre. 

Un message vocal. Reçu à 9h08.


"Bonjour Mademoiselle Brochet, voilà trois semaines que je cherche à vous joindre, sans succès. Je vous ai laissé 7 messages vocaux vous expliquant la situation et vous invitant à me rappeler pour trouver ensemble une solution. Ma démarche n'est pas hostile, je vous appelle dans votre intérêt. Par ailleurs, je vous demande de comprendre que je ne fais que mon travail. Il s'agit d'un échange entre vous, qui êtes client, et moi qui suis payée pour vous offrir un service. Par échange, je veux bien sûr parler de l'effort qui doit également être fait de votre côté. Je pense qu'il serait plus simple d'en discuter de vive voix, pour régulariser le sujet au plus vite et que vous puissiez profiter de vos vacances d'été. Vous savez, Mademoiselle Brochet? Faire l'autruche ne sert à rien.  Il suffirait que vous assumiez et, comme je vous l'ai déjà dit, nous trouverons ensemble une issue qui soit la moins douloureuse pour vous comme pour nous. J'ai l'impression d'avoir tout essayé avec vous. La manière douce, la manière forte, la menace... Je vous ai même supplié. J'avoue ne plus savoir quoi faire pour que vous me rappeliez.  Je ne souhaitais pas faire usage de la dernière carte que j'ai en main mais vous m'y obligez. Sachez que je vais faire cela à contre coeur. Je vais donc appeler votre maman pour lui parler de votre découvert. A bientôt".


Non pas que j'ai peur de ma mère, mais j'ai immédiatement eu des suées et rappelé ma banquière, en lui expliquant que ce n'est pas la peine d'alerter Mama pour un si petit problème et que j'étais en mission au fin fond d'un désert où on ne capte pas depuis trois semaines, c'est pour ça que je n'ai pas rappelé avant (merci au passage, à la fée du mensonge, d'être passée sur mon berceau).

Je la vois samedi matin et sais déjà que je peux dire adieu à mes vacances en club cet été.
Il faudra que je pense à lui dire qu'elle fait un métier de merde.

mercredi 3 juillet 2013

Balancez-moi

Pffffff...
Hier soir, bilan semestriel avec le coatch sportif en charge de mon cas, au club de gym où je me suis inscrite après les b(c)onnes résolutions de janvier.

Après m'avoir reproché ma non assiduité aux cours de sport auxquels j'avais résolument l'intention de participer lors de mon inscription en début d'année, il m'emmène à la pesée.
Telle la bovine.
Le couperet tombe.
+4kg.
Un coup de hache sur la tête touffue de la pauvre petite Cathy que je suis.

Le coatch fronce les sourcils et me dit "Ah vous voyez? On n'est pas bon du tout là. On n'a pas du tout tenu nos objectifs. Normalement, on devrait être à -5kg et là, on va dans l'autre sens. Ça ne va pas du tout. Je ne suis pas content. Du tout".
Cathy regarde ses chaussettes, telle l'enfant qui aurait fauté.
"Comment on va faire cet été? Pour se mettre en bikini?" qu'il rajoute, le coatch.

Je lui répondrais bien que la planète est folle et qu'il n'y a plus de saison et que, vu la température qu'il fait, en ce début du mois de juillet, c'est pas pour demain que je vais le sortir, mon bikini.

Mais je me suis contenté d'acquiescer ses reproches, les larmes aux yeux, et de promettre que me mettre à courir sur les tapis, tel le hamster. Et cesser de manger. A tout jamais.

En sortant, reniflant, je me suis directement rendu chez mon meilleur ami, Ronald McDonald, où j'ai commandé un wrap poulet poivre, petite frite et un coca zéro.

De toute façon, je n'ai qu'un maillot de bain une pièce alors niqu'sam'!

mercredi 26 juin 2013

Cékikilevautbien?

Ce soir, suis allée chercher une de mes bonnes copines à son nouveau boulot.
Mignonne et menue, je l'ai toujours vue porter des petites vestes en cuir et des Dr Martens, même après 30 piges.
Elle s'est faite embaucher dans une immense boîte de Luxe, dont les produits, aux prix inimaginables, en font un bastion international du drapeau bleu-blanc-rouge (autant vous dire qu'elle a dû piquer des fringues à sa mère pour passer ses entretiens ...).

Après l'avoir attendue 35 minutes dans le hall d'entrée, là où on accueille les visiteurs (et autres mannequins qui attendaient assis à côté de moi), j'annonce direct qu'elle a probablement été embauchée chez les riches uniquement parce qu'ils font des cotas et qu'il leur manquait du monde dans la catégorie: "petite ronde blonde" (alors qu'elle est menue!!!!) car elle est largement en surcharge pondérale a côté de ses collègues de taf (et des mannequins à côté duquel elle a l'air d'une naine).
En plus, le prix de leur garde-robe doit être a peu près égal à mon salaire annuel. La mauvaise répartition des richesses m'apparaît alors terriblement injuste.
Et pis bin... Même si je suis la plus bonne que la plus bonne de mes copines dans ma tête, j'ai l'impression d'être un bébé hippopotame (qui aurait particulièrement bon appétit) doublée d'une ado génération basquettes-jean H&M.
Je porte un t-shirt bleu avec "I love fried chiken" imprimé en rouge et jaune et j'ai la touffe plus touffe que la touffitude sur la tête.
Je pense qu'ils ne vont pas tarder a me mettre en cage et me jeter des cacahuètes...

Quand je pense qu'hier encore, elle portait des doc martens...

mercredi 19 juin 2013

Bilan de gueuldeub du mercredi

Hier soir, pour oublier le stalag, Cruella, mon non-mec et mon découvert, suis allée boire un verre avec une pote.
En plus, il faisait beau et chaud. C’était l’été. C’était la fête. J’ai sorti la jupette et les talons ouverts et, parfaitement épilée, suis allée m’exhiber sur la première terrasse qu’on a trouvée.
Enfin, quand je dis la première, je veux évidemment dire la vingtième. Car tout le monde a semble-t-il eu la même idée que nous.
Epilation-jupettes-talons-terrasses.



Toutes les bars étaient donc bondés et nous avons dû nous battre (pour de vrai, avec un mec très peu galant qui ne voulait pas nous donner une chaise libre) pour trouver une place au soleil.
Une fois installées, les choses se sont compliquées. Cette soirée puait le coup fourré mais je ne me suis pas méfiée, car je suis la fille facile de l’alcool qui ne dit jamais non à un apéro (je viens d’avoir un haut le cœur en prononçant le mot « apéro »).

Après six pintes de bières et deux assiettes de nachos-fromage-guacamole, nous avons officiellement refait le monde, à savoir :
-       Les régimes, c’est pour les grosses. Donc pas pour nous.
-       Les mecs, c’est pour les filles non-indépendantes. Donc pas pour nous.
-       Les banquiers sont des voleurs. Je fais bien de ne pas décrocher quand le mien m’appelle.
-       Les nachos, c’est la vie. Vive le sel. Vive le gras.
-       Il est déjà minuit ? Ça passe trop vite…
-       La bière, c’est pas vraiment de l’alcool. On en a bu six et regardez-nous ! On est à peine pompettes.

Ce matin, je suis arrivée au stalag avec une heure de retard et le même maquillage que la veille. Je suis actuellement assise à côté de ego qui me montre du doigt en ricanant. Je n’ose pas parler car je sens encore l’alcool. Je panique à l’idée que la journée se termine car je suis de corvée bébé-tigre (mon neveu éléphantesque) que je dois garder car ma sœur sort. Je vais devoir faire des pirouettes et des grimaces pour amuser le gros pépère alors que j’ai juste envie d’un kebab-frite-coca (zéro), d’un menu Big-Mac XXL et d’un Walt Disney au fond de mon lit.

Je ne comprends pas pourquoi j’ai une gueuldeub’ pareille ! On était à peine pompettes…