Parmi
les choses non avouables que j’aime faire (en pagaille : manger avec les
doigts, trainer en pyjama tout un weekend, manger un menu big-mac après un
kebab…), il y a la téléréalité.
Quand
je discute avec mes collègues, j’ai une fâcheuse tendance à m’inventer une vie
intello. Un gentil mensonge. Pas méchant. Juste pour faire ma crâneuse. Je
donne des opinions (que j’ai lu dans le « 20 minutes » du jour même)
sur des films d’auteurs. Je prétends être allée à des expo d’art contemporain (pendez-moi)
ou des pièces de théâtre dramatiques (pendez-moi x1000). J’affirme lire
beaucoup le soir, notamment des romans classiques (alors qu’en vrai, je suis
tout le temps fourrée au bar).
Oui.
Pour mes collègues, je n’ai pas de télé (non mais n’im-porte-quoi).
Alors
que, parmi les choses non avouables que j’aime faire, il y a notamment l’activité qui consiste à me
vautrer sur le canapé devant la télé, avec des paquets de chips et du coca-surtout-pas-zéro,
pour mater des épisodes de téléréalité.
J’ai
pourtant encore du mal à comprendre pourquoi les candidats sont choisis
(apparemment, il suffit d’être originaire d’une région, de ne pas être trop moche
ni trop intelligent) et, surtout, pourquoi ils participent à ces émissions.
Néanmoins, elles rendent accros. On a envie de voir si les filles vont se
crêper le chignon, si le moche va pécho une bombe ou si la pouf de service
recevra une rose ou se fera téj comme une merde.
C’est
du voyeurisme. De la curiosité mal placée. Mais c’est addictif. Et puis,
reconnaissons-le, quand on change de chaîne après avoir regardé une telle
émission, on se sent intelligente et douée d’une parfaite élocution. Et de
jugeote. Bref, ces émissions nous (me !) rassurent.
Il y
a toutefois une question que je me pose. Ces demoiselles ont-elles de
mères ? Car oui. Certaines jeunes filles sont très impudiques et n’hésitent
pas à redoubler d’effort pour être l’objet d’intérêt du public. Mettre un
shorty plus court que la courteur. Arborer un bikini rikiki sur d’énormes seins
siliconés. Rouler des pelles au plus moche. Faire un lap-danse sur les genoux
du gros salaud de l’émission. Manger une banane.
Je
ne peux, dès lors, m’empêcher de penser à Mama, qui, si elle me voyait faire
ça, m’enverrait, d’un bon coup de pied aux (grosses) fesses, vivre au Pérou.
Dans un couvent au fin fond des Andes. En burqa.
Alors
pour l’amour du ciel qu’on me le dise : OU SONT LEURS MERES ????
C'est exactement la question que je me pose : où sont leurs mères ? où sont l'amour propre et la dignité ?
RépondreSupprimerCa fait peur...