vendredi 28 décembre 2012

Jardi-fouf

J'ai un rencard!
J'ai un rencard! 
J'AI UN RENCARD!
Joie! Joie! Joie! Et Bonheur ultime!

Ça fait des années lumières que je n'ai pas eu de rencard.

Il ne s'agit pas de chopper un mec en soirée, après avoir fini tous les fonds de bouteille et fumé 86 clopes.
Je parle d'un vrai rencard. Avec invitation à dîner au restaurant, où, nous, les protagonistes, allons nous rendre la boule au ventre, nerveux, bien que sachant tous deux que ça va finir au lit. 
Une choppe sans être en état avancé d'ébriété. UN RENCARD!
Je pense que la dernière fois que ça m'est arrivé... C'était en quatrième.

Je suis donc un petit mammouth ailé qui vole de nuage en nuage, respirant le bonheur à pleins poumons.

Tout a commencé il y a deux jours. Je me promenais en ville avec ma copine Mumu (celle qui a des grands pieds). Elle était en train de m'expliquer comment son nouvel épilateur avait mis fin aux poils sous la peau.


"Tu vois de quoi je parle Cathy? Tu sais? Ces poils qui finissent par former des boules de pus et qu'il faut arracher à la pince à épiler? FI-NI. C'est ma grand-mère qui m'a conseillé cet épilateur, pour le maillot surtout. Elle dit qu'avec ça, sa salle de jeu n'a plus l'air d'un poulet plumé. A nous les hommes!".


J'acquiesçais docilement, en réfléchissant au fait que la mère-grand de Mumu est encore sacrément souple pour s'épiler ainsi le maillot lorsqu'IL est apparu.


"Cathy, comment vas-tu? Tu te souviens de moi?"


Notre Sssseigneur, comment aurais-je pu l'oublier? Beaux cheveux bruns, belle gueule, voix sexy-glamour... Lebeaumedhi. Un des plus beaux mecs du lycée sur lesquels j'ai assidument bavé, à l'époque. Comment aurais-je l'oublier?


Il m'a interrompu dans mes réflexions sur la fouf de mère-grand (Dieu merci) pour me saluer chaleureusement. Dès qu'elle l'a vu, Mumu s'est transformée en carpe qui n'arrive plus à fermer la bouche. 

Mes yeux, quand à eux, ont pris la forme de coeurs. Pour toujours, je pense.

Après m'avoir expliqué qu'il était devenu journaliste sportif et qu'il vivait à Paris depuis six years, il a pris mon numéro en me disant, non sans clin d'oeil, qu'il m'appelait "very soon" pour aller boire un "drink".


Je n'y croyais évidemment pas jusqu'à ce matin, lorsqu'en pleine réunion maxi-chiante avec Cruella, mon portable a vibré: "Hello pretty, que dirais-tu d'un petit dinner just you and me? Ce soir? Tomorrow? Choisis the date, je choisis the place. Kiss. Medhi".


Je décide de faire comme si l'anglo-saxon ne me tapait pas sur le système et de me dire qu'il n'a pas volontairement fait allusion à la contrepèterie du doigt (ou plutôt si, j'espère). 

Après avoir mangé le dossier sur lequel je bossais en réunion pour célébrer ma joie, j'ai sauté sur mon téléphone pour renvoyer le texto à Mumu.

Celle-ci, probablement morte de jalousie, me répond "Et t'es comment niveau salle de jeu? T'as l'air d'un chicken plumé ou ta cat peut voir Lebeaumedhi's wolf?"


Arrrggggh!!! Mumu va me chambrer pendant mille ans avec cette histoire d'anglais mais... je dois reconnaitre que sa réflexion a du sens.

N'ayant plus l'habitude des rencards et chopant uniquement lorsque j'ai de la chance (c'est à dire pas souvent), l'organisation dépilatoire est plus que difficile. Il s'agit du grand drame du célibat féminin (du siècle): avoir la salle de jeu toujours débroussaillée et prête à l'emploi, au cas où on a un coup de bol et on attrape un garçon. 
C'est déterminant car, suivant le débroussaillage, il rappellera. Ou pas. 

J'ai commis trop de fois l'erreur de ne pas tailler la salle de jeu car, désespérée  je me dis "Laisse tomber Cathy, pas la peine de t'épiler. Avec une tête pareille, c'est pas ce soir que tu vas chopper". 
C'est forcément lorsque je me dis ça qu'un joli garçon pas trop con s'intéresse à moi. 
Je me vois obligée de bafouiller un "on-va-chez-moi-pas-chez-toi-je-vais-prendre-une-douche-avant-d'aller-au-lit-attends-moi-sur-le-canapé-mets-toi-a-l'aise" à mon interlocuteur, que je pense dupe. Errrreeeuuuuurrrr!!
Tandis qu'il patiente gentiment en lisant ce qui traine sur ma table basse (le dernier Cosmo, la lettre de rappel de ma banquière, mon dernier bilan gynéco...), je me hâte de rendre ma salle de jeu présentable. Errrreuuuuurrrr!! (bis). 
Je m'en sors bien souvent avec un écureuil bossu, un triangle-pas-isocèle, la moustache-d'Hitler ou un ticket de métro corné (voir un billet TGV....). Et ça, c'est quand j'ai la chance de ne pas me couper.



Cette fois, la vie me donne une vraie opportunité d'être au top. Je réponds à Lebeaumedhi qu'on se voit demain soir car ce soir, vais aller acheter l'épilateur de mère-grand et m'organiser une soirée jardinage et mise-en-pli d'un beau ticket tiré à quatre épingle.
My salle of game is ready.




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