Ce matin, en allant au stalag, je monte dans un métro plus bondé que la boîte de sardines, en boulotant tranquillement un pain au choc gros comme ma tête.
Quand les portes du métro se referment, je ne suis pas assez alerte
pour éviter le drame.
Lesdites portes attrapent une grosse poignée de ma crinière et, fermement fermées, me maintiennent coincée,
la tête penchée sur le côté. Cheveux et traits tirés.
Je fais comme si de rien n’était (n'importe quoi, tout le monde me regarde), prends mon portable et appelle Mama. La tête toujours penchée.
Je parle espagnol avec Mama.
C'est une stratégie que j'utilise souvent quand je ne veux pas me ridiculiser.
M'écoutant blablater en espingouin, les badauds, qui me contemplent, affligés par ma stupidité (à qui ça arrive de se coincer la tête ainsi, entre les portes du métro),
me prennent pour une touriste qui ne sait pas prendre le métro et qui est
condamnée à voyager la tête penchée.
Je prétends passer inaperçue (FAUX !) mais descends quand même à l'arrêt suivant pour attendre la rame suivante, tandis qu'un petit japonais me montre du doigt.
J’ai ma fierté.
J'ai quand même l'occasion de contempler dans la vitre du métro ma coiffure des plus originales. Un côté brushé et bien lisse. Et un autre côté, qui a gentiment nettoyé les parois dégueulasses du tunnel du métro, emportant au passage crottes de pigeon, peinture de graffitis et autres crachats symptomatiques d'utilisateurs mécontents du métro.
On dirait que j'ai dormi dans ma poubelle.
J'espère juste avoir réussi à ramasser un bébé rat à offrir à Cruella.
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