jeudi 13 février 2014

Le lumbago

Deux jours.
Deux jours off.
Pas de stalag.
Pendant deux jours.
Ordre du médecin.
Un vilain lumbago qui m’a clouée au lit.

Cet ordre du représentant du corps médical dûment justifié par un papier officiel et cacheté indiquant que je ne peux PAS bosser a évidemment été très mal pris.
Par Cruella. Ma boss. La plus cruelle des boss cruelles.


« Je ne comprends pas pourquoi vous ne pouvez pas venir !! a-t-elle hurlé lorsque je l’ai appelée pour la prévenir. J’ai eu un lumbago en 1999 et je suis allée travailler sans broncher. Les jeunes d’aujourd’hui vous êtes beaucoup trop gâtés. Le moindre petit bobo et vous n’êtes plus opérationnels. Et puis, ça doit forcément être de votre faute, si vous perdiez un peu de poids, vous n’auriez pas mal au dos. Il ne vous l’a pas dit votre médecin ? C’est fréquent chez les personnes en surcharge pondérale. C’est quand même vraiment n’importe quoi. Bon, et puis, vous ne pouvez pas vous lever mais votre cerveau fonctionne toujours ? Parce que dans ce cas, je vais vous envoyer deux dossiers que vous traiterez depuis votre PC. On ne va quand même pas perdre deux jours à cause de vous tout de même ! ».

Je devrais me sentir flattée qu’elle m’ait traitée de « jeune » et qu’elle me fasse comprendre que je suis une professionnelle compétente dont l’absence se fait tellement sentir qu’elle pourrait paralyser l’activité de l’entreprise (après, évidemment, m’avoir traitée de baleine).
Mais non. Je ne suis pas « jeune » du haut de mes trente bons ans. Et je ne suis pas indispensable (en plus d’être une baleine). Je suis une (grosse !) gouttelette au sein d’une entreprise de milliers de collaborateurs (taille mannequin). Tout en bas de l’échelle, par ailleurs. Et dont tout le monde se fout.
Les propos de Cruella sont uniquement la enième preuve de son inhumanité intersidérale. Et de sa connerie (aussi grosse que moi !).

A mon retour, ce matin, elle ne m’a pas loupée. Elle a scruté mes mouvements pour voir si j’avais VRAIMENT mal au dos et insisté pour me faire porter des dossiers, histoire de voir si je ne simulais pas.

J’ai subi en restant calme. Après tout, comme disait Mama quand j’étais en Maternelle et qu’on m’appelait « choucroute » à cause de mes cheveux, on répond aux imbéciles par le silence. Et, lorsque je la trouvais trop chiante, je lui ai rappelé que je ne pouvais pas porter de choses lourdes.

Je me pense libérée lorsqu’arrive l’heure du midi. Le déjeuner. La cantoche. Les crèmes brûlées. Les œufs-mayonnaise. Les steack-frites-sauce-poivre !!! Le meilleur moment de la journée.

Je la croise en allant m’asseoir (et manque, donc, de vomir) en train de vérifier si je boîte toujours.

« Eh bien, s’exclame-t-elle en regardant mon plateau, je pensais que vous ne pouviez pas porter de choses lourdes ? »


Pendons-la. MAIS PENDONS-LAAAAA !!!


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire