Désintox

Elle a le regard dans le vide.

Elle dit que oui, ça va. Mais je vois bien que ce n’est pas le cas.

Elle a l’air triste.

Et puis elle a, comme tous les anciens toxicos, des légers tremblements des mains et semble plus angoissée que d’avant.

Avant, quand elle en consommait toujours.

Elle a des insomnies et, quand elle réussit à dormir, fait des cauchemars.

Elle a demandé à son médecin des substituts et, à ce stade de désintoxication, envisage même une aide psychologique.

Elle se laisse aller et peut passer sa journée en pyjama, errant désespérée dans la maison, à la recherche de la substance que son corps lui réclame.

Elle souffre.

Elle sanglote probablement quand on ne la regarde pas.

Elle doit rester forte.

Je ne peux pas l’aider.

Je me sens impuissante.

C’est si dur de voir sa mère arrêter le Nutella.