mercredi 15 mai 2013

La France aux Crapauds.



Hier soir, retrouvailles avec mon mec, Crapaud, avec qui je suis fâchée depuis presqu’une semaine (cf chroniques du 08 et du 11/05/13). Nous nous sommes déjà réconciliés par texto et ce soir, nous allons nous réconcilier pour de vrai (comprenez sous la couette).
Il m’invite au resto de mon choix ce soir. J’y suis allée toute jolie, en gambadant telle la fille-sexy-contente-parce-qu’elle-va-s’envoyer-en-l’air.
Crapaud m’attend devant l’entrée. Son sourire en me voyant me fait oublier nos différents, ses potes imbuvables, ses non-appels quand on était fâchés, son comportement, son côté fils-à-papa-trop-gâté, son snobisme…bref… Je n’ai qu’une envie : me blottir dans ses bras et lui rouler une grosse pelle. Ce que je fis.
Je me sens tellement légère à ce moment là, que je pourrais m’envoler.
Et on ne se moque pas, c’est pas comme si j’avais souvent un mec (autre qu’un mec pour une nuit qui ne rappelle pas, je veux dire). C’est quand même bon, la tendresse…

Quelques galoches et « c’est bon de te retrouver » plus tard, nous entrons dans le restaurant.
Crapaud a l’air en pleine forme… Et c’est peu de le dire.
A peine nos retrouvailles terminées, il a enclenché sa fonction je-suis-un-con. Pour être tout à fait honnête, j’aurais préféré la connaître avant d’entamer une relation avec lui.
« Il fait trop chaud ici, non ? Mademoiselle, pouvez-vous baisser le chauffage ? » dit-il à peine assis, à la gentille petite serveuse.
« C’est quand même dingue ? Ces gens-là ne se mettent pas à la place du client. Oh et puis regarde moi ça ! ajoute-t-il en me montrant la carte des vins. Il n’y a aucun vin français, c’est une honte ».
Je m’apprêtais à lui répondre que nous sommes dans un restaurant oriental : c’est normal qu’ils proposent des vins d’Afrique du Nord (que je trouve personnellement très à mon goût, j’adore le vin !) et que c’est bien de découvrir des saveurs d’ailleurs. Mais il ne juge pas utile d’entendre mon avis puisqu’il m’interrompt.
« Ils devraient s’intégrer un peu, si tu veux mon avis » me chuchote-t-il.
Quoi ? Non ! Mais non ! Je ne veux pas de ton avis.
En y repensant, je l’avais déjà entendu faire des sous-entendus racisto-limites sur les latinos (oubliant, au passage, que ma mère est péruvienne) qu’il considère comme des indigènes non-civilisés mais apparemment ses préjugés xénophobes englobent également les arabes.
« Mademoiselle, ma viande est trop cuite, merci de renvoyer mon plat en cuisine. Nous autres, nous mangeons notre viande saignante » beugle-t-il sur la gentille petite serveuse.
« Il faut tout leur apprendre, ajoute-t-il en me regardant. C’est dingue quand même, non ? Ils pourraient s’intégrer, nous sommes en France ».
Non mais c’est une blague ou je sors avec Crapaud-Le-Pen. Quelle horreur ! Je me dégoute. Il faudra que j’en parle à la pote qui me l’a présenté. Son collègue est un con de raston.
Je prétexte un mal de crâne abominable et prends la poudre d’escampette. Pas question de finir sous la couette avec un con pareil, j’ai la migraine (et la nausée).
Avant de sortir, je chuchote à la gentille petite serveuse : « Rendez-moi un petit service, Mademoiselle, dites aux cuistots de faire un foot avec son steak avant de lui cuire. Par ailleurs, savez-vous cracher ? Ça passera inaperçu dans ses légumes. Merci infiniment ». 

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