Non ! Non ! Et nooooon !!!!!
Je me HAIS !
Pour oublier l’horreur du retour au stalag après ma semaine
de vacances, j’ai accepté de garder Chucky aujourd’hui. Chucky = mon neveu de
trois mois.
Je me suis dit que garder le bout de chou m’apporterait du
positif et me rappellerait la raison pour laquelle je ne suis pas restée vivre
sous les cocotiers à Cuba : ma famille.
C’est vrai quoi, il est carrément trognon mon neveu avec ses
yeux globuleux et ses sourires pour rien du tout, gouzougouzou. Qu’est-ce que
j’aurais fait si loin de lui ?
Mais en fait non. Pas du tout. Chucky n’est pas un bout’chou
trognon du tout. Du tout.
C’est un bébé tigre sanguinaire qui huuuurle à la mort quand
il veut son biberon et se transforme ensuite en machine à popo. Un vrai
bonheur.
Ma grande sœur m’a bien arnaquée ! Elle m’a expliqué
avoir besoin d’une journée « pour elle », au spa, avec ses copines,
pour se sentir femme « déjà que je suis trop grosse, que je ne fais pas
une nuit complète depuis des siècles, que je n’ai plus de vie sociale, que je
passe ma vie dans les couches, et blablabla » (pas faux, ceci dit, le coup
des couches).
En tant que petite sœur super-sympa et hyper-compréhensive
que je suis, je lui ai immédiatement dit qu’elle ne s’en fasse pas.
« Je gère Chucky. Toi, vas te détendre ».
Un dimanche.
Dès 9 heures du matin.
Quelqu’un peut-il me rappeler ce qui m’a pris d’accepter pareille mission ?
Le dimanche, à 9 heures du matin, je cuve généralement les
litres de vins que j’ai bu le samedi soir. Et hier soir, ça n’a pas loupé. J’ai
bu des tonneaux pour oublier l’horreur du retour des vacances.
Aujourd’hui, je suis une serpillère de discothèque. Même
odeur. Même couleur.
Victime d’une méchante gueuldeub, suis bouffie au teint
rougeâtre-alcoolique, en charge d’un nourrisson sanguinaire qui vomit quand il
est content.
J’ai, par ailleurs, une famille de pics-verts sur l’épaule
qui m’empêchent de réfléchir.
PEN-DEZ-MOI !!!!!
Je rêve d’être dans
mon lit avec deux kebabs, trois litres de coca et un Walt Disney.
Au lieu de ça, je
me retrouve à faire des prises de catch avec Chucky pour ne pas qu’il suce son
pouce parce que, dixit sa mère, « ça déforme le palais et ça fait circuler
les microbes ». J’ai beau lui expliquer, Chucky ne comprend rien et finit
par me mordre la main. Dieu merci, il n’a pas encore de dent.
Qui a osé dire
que les bébés étaient fragiles ? Chucky boxe comme un homme et me met au
tapis dès que je veux le moucher. Sourcils froncés.
J’ai passé le
déjeuner en vêtue d’un ciré jaune et d’un parapluie car bébé-tigre-affamé a
commencé la nourriture solide, comprenez purée de carotte-bio (eurk !), qu’il
recrache tel un petit dragon (comment lui en vouloir, c’est dégueulasse la
purée de carotte).
Vais conseiller à
ma sœur de le nourrir avec des Big Mac. Je suis sûre que bébé-glouton ne les
recrachera pas et quand bien même, c’est beaucoup plus facile à nettoyer sur
les murs de la cuisine.
Françoise Dolto
et ses acolytes n’ont probablement jamais approché un vrai bébé…
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