Hier
soir, retrouvailles avec mon mec, Crapaud, avec qui je suis fâchée depuis
presqu’une semaine (cf chroniques du 08 et du 11/05/13). Nous nous sommes déjà
réconciliés par texto et ce soir, nous allons nous réconcilier pour de vrai
(comprenez sous la couette).
Il
m’invite au resto de mon choix ce soir. J’y suis allée toute jolie, en
gambadant telle la fille-sexy-contente-parce-qu’elle-va-s’envoyer-en-l’air.
Crapaud
m’attend devant l’entrée. Son sourire en me voyant me fait oublier nos
différents, ses potes imbuvables, ses non-appels quand on était fâchés, son
comportement, son côté fils-à-papa-trop-gâté, son snobisme…bref… Je n’ai qu’une
envie : me blottir dans ses bras et lui rouler une grosse pelle. Ce que je
fis.
Je me
sens tellement légère à ce moment là, que je pourrais m’envoler.
Et on
ne se moque pas, c’est pas comme si j’avais souvent un mec (autre qu’un mec
pour une nuit qui ne rappelle pas, je veux dire). C’est quand même bon, la
tendresse…
Quelques
galoches et « c’est bon de te retrouver » plus tard, nous entrons
dans le restaurant.
Crapaud
a l’air en pleine forme… Et c’est peu de le dire.
A
peine nos retrouvailles terminées, il a enclenché sa fonction je-suis-un-con.
Pour être tout à fait honnête, j’aurais préféré la connaître avant d’entamer
une relation avec lui.
« Il
fait trop chaud ici, non ? Mademoiselle, pouvez-vous baisser le
chauffage ? » dit-il à peine assis, à la gentille petite serveuse.
« C’est
quand même dingue ? Ces gens-là ne se mettent pas à la place du client. Oh
et puis regarde moi ça ! ajoute-t-il en me montrant la carte des
vins. Il n’y a aucun vin français, c’est une honte ».
Je
m’apprêtais à lui répondre que nous sommes dans un restaurant oriental :
c’est normal qu’ils proposent des vins d’Afrique du Nord (que je trouve
personnellement très à mon goût, j’adore le vin !) et que c’est bien de
découvrir des saveurs d’ailleurs. Mais il ne juge pas utile d’entendre mon avis
puisqu’il m’interrompt.
« Ils
devraient s’intégrer un peu, si tu veux mon avis » me chuchote-t-il.
Quoi ?
Non ! Mais non ! Je ne veux pas de ton avis.
En y
repensant, je l’avais déjà entendu faire des sous-entendus racisto-limites sur
les latinos (oubliant, au passage, que ma mère est péruvienne) qu’il considère
comme des indigènes non-civilisés mais apparemment ses préjugés xénophobes englobent
également les arabes.
« Mademoiselle,
ma viande est trop cuite, merci de renvoyer mon plat en cuisine. Nous autres, nous
mangeons notre viande saignante » beugle-t-il sur la gentille petite
serveuse.
« Il
faut tout leur apprendre, ajoute-t-il en me regardant. C’est dingue quand même,
non ? Ils pourraient s’intégrer, nous sommes en France ».
Non
mais c’est une blague ou je sors avec Crapaud-Le-Pen. Quelle horreur ! Je
me dégoute. Il faudra que j’en parle à la pote qui me l’a présenté. Son
collègue est un con de raston.
Je
prétexte un mal de crâne abominable et prends la poudre d’escampette. Pas
question de finir sous la couette avec un con pareil, j’ai la migraine (et la
nausée).
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