Semaine
courte, jours fériés, weekend long entre copines, à Barcelone : je saute
sur une patte de joie. J’ai très envie de passer un bon moment avec Mumu,
Carotte et Sido (et les chupitos qu’on va se foutre dans le bec). Je veux
OUBLIER le weekend cauchemardesque de la semaine dernière (cf chroniques des 1er
et 4/05/13). Les potes puants de mon mec, mon Crapaud-de-mec qui me plait de
moins en moins (et je pense inversement, surtout depuis qu’il m’a tenu les
cheveux pour galeter mes tripes), l’argent que j’ai pas, l’odeur des chevaux…
J’ai
d’ailleurs passé la soirée d’hier à m’engueuler avec lui à ce sujet et,
furieuse, je suis partie en claquant la porte. J’ai terminé la soirée chez moi,
assise par terre dans ma cuisine (comprenez kitchenette), bouteille de rosé au
goulot, au téléphone avec Mumu, à pleurnicher qu’avoir-un-mec-ça-pue-la-merde-tu-ne-rates-rien.
Aux
aurores ce matin, suintant l’alcool et les yeux bouffis, j’ai atterri à
Barcelone en priant que la fée-du-rigoler revienne dans ma vie.
Je ne
veux pas penser à mon-mec-le-Crapaud, je ne l’appellerai pas, c’est qu’un
CRAPAUD !!
J’arrive
chez Sido la première, Carotte et Mumu arrivent ce soir.
Sido vit
dans un immense loft en colloc avec un Allemand et un Colombien (c’est troooop Barcelona spirit).
« Oh
làààà, me dit-elle en me voyant, tu as mauvaise mine. Je parie que c’est encore
un coup du Crapaud. Vas donc prendre une douche, je vais nous chercher de quoi
nous faire un petit déj d’ogresses ».
Dès
qu’elle quitte l’appartement, je fais une groooooossssse bêtise.
C’est-qui-qui-a-coincé-la-porte-de-la-salle-de-bain-qui-veut-plus-s’ouvrir?
C’est-Cathy-qui-doit-faire-pipi-mais-qui-du-coup-ne-peux-pas-entrer-dans-la-salle-de-bain.
Je
panique.
Je
suis à deux doigts d’aller sonner chez le voisin et ami de Sido,
Sergio-la-bombe-atomique.
Note
de Cathy : Sergio est à mes yeux l’homme le plus beau du monde et devrait
réaliser que c’est avec moi qu’il ferait les plus beaux bébés. En plus, Sergio
a un frère jumeau. Paco. Ils sont deux. Pas un. Deux. DEUX ! Pincez-moi.
J’allais
presque sonner chez cette bombe atomique de Sergio pour aller faire mon pipi chargé
de rosé (anéantissant ainsi définitivement les chances qu’il me demande en
mariage) quand IL a fait son apparition.
Grand,
frisé, aux cheveux longs, corps informe. En pantoufle. Reniflant. Le
colloc-allemand de Sido.
Dans
les séries TV américaines destinées aux lycéens, il y a toujours
le-pote-pas-beau-gosse-mais-super-sympa-qu’on-accroche-au-porte-manteau...
Voilà.
C’est lui.
Le
colloc-allemand de Sido.
Un
espèce de Pablo Picasso sur la terrasse, en calbute se grattant la fesse
gauche.
Il
tourne délicatement la tête et écarquille ses yeux ronds en me voyant.
Je
suis en jupette-t-shirt-moulant-tignasse-de-lionne. Si j’avais su, j’aurais mis
une burqa.
J’explique
mon problème de porte coincée au colloc-allemand dans un anglais sommaire,
entrecoupé de « heuuuu… heuuu…. ». « The door.. heuuu… the
bathroom… heuu… I want to do pipi … heuuu»
Tel
un héros, il m’a regardé d’un air déterminé en s’exclamant qu’il allait
« solve the situation ».
Ses
pantoufles, son caleçon et lui ont maladroitement sauté sur la petite terrasse
attenante à la fenêtre de la salle de
bain Notre ssssssssssseigneur ! Mais quel manque de souplesse ! Il
n’a jamais dû faire une seule heure de sport de sa vie !!

Il a
débloqué la porte de l’intérieur et m’a ensuite expliqué, en calfouette, en
pantoufles et en anglais, comment il fallait tourner la poignée de porte pour
ne pas qu’elle se coince.
J’ai
rien compris.
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