Tous les ans, mon employeur nous oblige, mes collaborateurs et moi, à faire
une visite médicale pour vérifier que nous soyons aptes à travailler. Avec
analyse biglologique, bilan médical complet et tout le tralala.
C’est donc en trainant la patte que je me rends au service médical du building
de mon stalag.
En arrivant, je vais voir la dame de l'accueil.
Elle me toise de haut en bas, pas vraiment bienveillante, alors que je
tente mon meilleur sourire experte es
chat(te)-botté(e)-miaou-sois-gentille-avec-moi-madame-stp.
Elle rugit : « Vous avez votre carte d'identité? Carte vitale? Carte
de mutuelle? Ci-joint votre convocation pour voir le médecin. Vous êtes
enrhumée? Si oui, il faudrait penser à vous couvrir un peu plus. Vous savez où
se trouve la salle d’attente ? Tout de suite à gauche en sortant. En tout
cas, le docteur qui va être content ! Vous penserez à donner ce numéro de
référence pour le test oculaire. Sérieusement, vous n'avez pas froid aux jambes
habillée comme ca? »
Rouge pivoine, Cathy réalise qu’en s’habillant ce matin, elle ne trouvait
pas sa jupe si courte que ça. Et qu’elle a bien pire dans sa garde robe. Et que
la dame n’est tout de même pas très sympa de lui dire tout ça.
Et puis d’abord, j’ai des collants !
Je vais m’assoir dans la salle d’attente.
Je tremble dès que la dame passe dans le couloir, de peur qu’elle me fasse
une autre remarque désagréable.
Ça n’a pas loupé. Je re-rougis quand, en passant devant la salle d’attente,
elle interpelle ses collègues pour dire qu’il faudrait allumer la clim’ parce
« qu’apparemment il fait chaud ! ».
Elle vient me chercher. Pour la pesée. Telle la bovine.
« Et bien Mademoiselle ! On ne se laisse pas aller ! Vous
avez pris X kilos depuis l’année dernière, faudrait penser à y aller mollo sur
la cuillère. »
A cet instant, je me dis que je vais rester rouge toute ma vie tellement je
suis rouge.
Je réalise également que mon mauvais fond fait surface et souhaite
fortement que la dame de l’accueil du service médical devienne une saucisse.
Je retourne m’assoir dans la salle d’attente. Les autres patients (que je
serais amenée à croiser dans la cantoche puisque ce sont mes collègues) me
toisent en pensant fortement que je ne rentabilise pas mon abonnement au club
de gym.
Ma visite médicale a ensuite lieu avec le médecin du stalag qui a un avis
favorable à ce que je continue mon activité professionnelle. Dieu soit pas loué.
J’aurais aimé qu’il m’arrête pour cause d’ennui et grand risque de dépression,
mais non. Il estime que je suis apte à travailler (alors que je juuuuure que je
ne comprends rien à ce que je fais).
Je sors de son cabinet avec la ferme intention de m’éclipser et de remonter
à mon bureau pour faire semblant de travailler.
La dame de l’accueil m’interpelle, à haute et intelligible voix, et me dit
« Attendez Mademoiselle, il manque votre test des urines ».
En me tendant un petit pot. Devant mes collègues atterrés.
Morte de honte, je fais un micro pipi dans le pot que je lui dépose avant
d’espérer partir à la vitesse de la lumière.
Elle me beugle: « Eh ben dites donc ! C’est trouble tout ça ! Faudrait
peut-être penser à boire plus d’eau »
Tu es une nouvelle Bridget Jones on dirait
RépondreSupprimerExcellentissime!!
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