mercredi 10 avril 2013

J’ai un mec x1000



J’ai un mec j’ai un mec j’ai un mec j’ai un mec x10000 !!
Je me le répète toutes les 30 secondes.
Je le crie sur tous les toits.
Ce matin, à la boulangerie, lorsque la boulangère m’a demandé :
« Bonjour Cathy, j’vous mets un pain au chocolat comme tous les jours ou vous voulez changer aujourd’hui ? »
(Oui, ben quoi ? Ne me jugez pas ! Je travaille à Chiantland, il faut bien que la journée commence par une douceur. C’est pour mon moral, le pain au chocolat quotidien).
Je lui ai répondu « Oui, oui Madame Moreau. Un pain au chocolat comme tous les jours, merci. Mon copain n’aime pas ça, je ne le comprends pas. Ahahahaha ».
Et j’ai ri bêtement. C’est sorti tout seul. Je parle de lui à tout le monde. Même aux gens qui ne me demandent pas.
Cruella, en allant en réunion, m’a demandé par politesse si j’avais passé une bonne soirée (alors qu’en vrai, elle s’en tape totalement).
« Oh oui, très bien. Nous sommes allés voir un film d’auteur avec mon copain. Il adore le cinéma tchéco-slovaco-yougo… enfin, un truc comme ça ».
Bam ! J’ai replacé le fait que j’avais un mec dans la conversation. En riant bêtement. Dès que je peux, j’en parle. C’est catastrophique. Je ne suis même pas sûre de le faire exprès.
C’est juste que j’ai un mec j’ai un mec j’ai un mec j’ai un mec x1000.

(Accessoirement, il faudra que je l’incite à changer de goûts cinématographiques parce que franchement, me suis sacrément emmerdé au ciné, hier soir).

Crapaud et moi ne nous sommes pas séparés depuis vendredi soir. Nous avons passé le weekend ensemble et toutes nos soirées depuis le début de la semaine.
J’ai un mec punaise ! Un mec qui répond à mes textos en terminant les siens par « bisous ». Un mec qui me dit que je suis belle. Un mec qui me dit bonjour le matin, bonne nuit le soir et qui m’appelle le midi pour savoir comment s’est passé ma demi-journée !

J’AI UN MEC !!!!! MERCI LA VIE X1000 !!!!
Je vole tel un petit mammouth ailé, de nuages en nuages, ne cachant pas ma joie D’AVOIR UN MEEEEEEC !!!!

Par contre, j’ai déjà commencé avec les mauvais réflexes de petit mammouth ailé :
-     Je lis et relis ses textos pour les apprendre par cœur même si « J’arrive. Bisous » n’a pas beaucoup d’intérêt.
-  J’essaie de trouver des prénoms à nos futurs enfants en m’assurant qu’ils se prononcent facilement en espagnol (pour ma Mama).
-    J’ai téléchargé I will always love you de Whitney Houston dans mon iPod, que j’écoute en mode repeat. Tout le temps. (jurez-moi de ne le dire à personne !).
-    Je m’entraine à signer avec son nom de famille (pour quand on sera mariés).

Et surtout, je dois tout le temps faire gaffe :
-  à être bien coiffée. Pas évident avec la grosse touffe frisée et sèche que j’ai sur la tête.
-  à ce que mon vernis ne soit pas écaillé. No comment.
-  à ce qu’il me voit maquillée et pense que je suis rayonnante au réveil. Il faut beaucoup ruser pour le réveil « rayonnant ». C’est très chiant le réveil.
- à ne pas manger comme Obélix. Je n’ai d’ailleurs toujours pas mangé mon kebab depuis vendredi. Je crève la dalle et risque à tout moment la crise de spasmo. Si on vit heureux et avons beaucoup d’enfants, je vais finir famélique. Moi ! Mammoutha ! Famélique !

J’ai un mec.
C’est la merde c’est la merde c’est la merde x1000.

samedi 6 avril 2013

Le crapaud est dans la vase.




Hier soir, deuxième rencard avec le Crapaud.
J’y suis allée plutôt sûre de moi. Après tout, c’est lui qui m’a invitée, je sais que je lui plais et il finit ses textos par « bisous ». C’est couru d’avance que tout ça va finir au lit.

J’y suis donc allée, plutôt cool. Sans pression.

Cette semaine, j’ai juste :
1. Pris rdv chez l’esthéticienne pour un débroussaillage complet de rigueur - comprenez je-suis-telle-le-désert-à-présent.
2. Pris rdv chez le coiffeur pour cacher mes cheveux blancs. J’ai perdu 10 (comprenez 2) ans.
3. Mangé 3 carottes vapeurs et 5 pommes vertes depuis que j’ai accepté son invitation, histoire d’avoir une taille de guêpe. Méthode très efficace car j’ai perdu 3 kilos (comprenez 400 grammes). J’ai, par contre, une faim gigantesque de mammouth anorexique, je pourrais manger un troupeau de vaches obèses. Demain, dès que le Crapaud aura le dos tourné, je file au kebab.
4. Dormi 9 heures par nuit les trois nuits précédentes pour venir à bout de mes yeux bouffis par les apéros du début de semaine.
5. Fait, pendant toute la semaine, semblant de travailler au stalag : pas question d’arriver soucieuse, stressée ou fatiguée de boulot ce soir à notre deuxième rencard.

Ajoutons à cela une petite robe noire courte très moulante, agrémentée de très hauts talons (feu-mes-pieds…) et un maquillage noir-charbonneux-si-je-t’attrape-je-te-mords.
J’étais un piège à garçon hier soir.
Il est tombé dedans (dans moi, je veux dire) sans effort (de ma part, je veux dire).

Nous avons fini chez lui, enlacés passionnément, prêts à nous dévorer, désireux de faire des choses d’adultes.

N’ayant pas emballé de mec qui me plaisait vraiment depuis l’ère glacière, j’avais oublié à quel point c’était CHIANT !
1. éteindre la lumière de façon stratégique pour qu’il ne voie que le début de ma nudité mais pas la totalité de mon corps-légèrement-en-surcharge-pondérale.
2. ne pas ronfler (comprenez dormir) lorsque nous tombons de sommeil après nos ébats (géniaux, par ailleurs, les ébats).
3. se laver les dents au réveil pendant que, lui, ronfle (face à ce cas de force majeure et, étant chez lui, j’ai dû lui piquer sa brosse à dent et bien la sécher, pour ne pas qu’il s’aperçoive que mon haleine colgate au réveil est un fake).

Le début du calvaire commence, je crois que j’ai un mec. 

mercredi 3 avril 2013

Mini-mateur



Ce soir, une copine m’avait proposé un apéro que je me suis vue dans l’obligation de refuser.
D’abord, parce qu’elle voulait me présenter un ami. La description qu’elle m’a faite de lui était très bien, jusqu’à ce qu’elle précise qu’il est dentiste. Très mauvaise expérience pour moi, les dentistes (cf chroniques du 20/03/2013). Je n’ai aucune envie d’avoir l’impression que, lorsque son pote me mate pour savoir si je suis à son goût, il imagine en réalité le fond de ma bouche. Et a fortiori… le fond de ma gorge. NON MERCI !
Ensuite, parce que ma sœur est de sortie, et que par conséquent, je suis la baby-sitter (comprenez dompteuse) de son fils (comprenez mini-fauve).
Je rentre donc à mon appartement avec mon neveu dans les bras. L’ascenseur est en panne. Pourquoi ? Parce que j’ai pas d’bol.
6 mois. 6 étages à pieds. 3,5 tonnes de bébé.
Comment un petit être tout récemment débarqué sur la planète peut-il peser si lourd ?
Je me suis vue dans l’obligation de le poser par terre à chaque palier pour reprendre mon souffle. Ne tenant pas encore assis tout seul, il a systématiquement chuté lentement sur le côté, hilare, pour tenter ensuite péniblement de soulever son corps potelé à la force de ses non-abdos. Je dois avouer m’être foutu de sa gueule. Il est marrant, le petit gros.
Mais que ce soit clair, ma sœur ne doit jamais jamais jamais (jamais !) connaître cette histoire…

Arrivée chez moi, je le pose (comprenez l’encastre) dans mon pouffe pour qu’il cesse de finir le front par terre. Je lui donne une petite cuillère pour qu’il la contemple (béatement) et la mordille (sans dents).
« Tu vois, Chucky ? Je l’ai dit à ta mère qu’il fallait qu’elle arrête de t’acheter des dizaines de jouets puisque tu t’amuses avec trois fois rien ».
En entendant cette phrase, il éclate de rire, ce qui confirme mon intuition qu’il n’est pas très futé, le mini-fauve…

Comme j’ai très envie de me doucher, je l’installe avec moi dans la salle de bain et commence mon activité préférée avec lui : lui raconter ma vie amoureuse. Il écoute toujours mon monologue avec grand intérêt et beaucoup de fou-rires (ce qui a tendance à me vexer) et reste bien sage pendant ce temps là.
Je lui parle du Crapaud avec qui j’ai récemment eu un rencard (cf chronique du 27/03/13).
«  Mon humour lors de ce premier rencard a porté ses fruits, tu sais Chucky ? J’ai passé l’épreuve HAUT-LA-MAIN ! Il m’a envoyé le traditionnel texto-du-lendemain-du-rencard-réussi… attends… je vais te lire… » lui dis-je en me déshabillant et en attrapant mon portable.
« Il m’a envoyé : « Magnifique soirée avec toi princesse. A remettre très vite. Bisous ».  Tu vois Chucky ? Il a fini son texto par « bisous ». C’est très bon signe. Tu verras quand tu seras grand et qu’on t’envoie un « bisou », ça veut dire que c’est dans la poche. La preuve, c’est que deux jours après, il m’a renvoyé un deuxième texto-finissant-par-bisou pour m’inviter à un concert, vendredi soir prochain. J’ai commencé par sauter de joie, même si je suis condamnée, d’ici là, à ne rien manger mis-à-part des concombres histoire de perdre cinq kilos » poursuis-je en criant un peu depuis la douche.
« Non parce qu’il y a des chances que vendredi soir, il se passe des choses d’adultes entre le Crapaud et moi, tu sais Chucky ? Des choses que je ne peux pas encore t’expliquer, tu es trop petit et objectivement, tu ne comprends rien. Mais lorsqu’on va faire ces choses d’adultes, il faudra que je me déshabille. Ça va être très gênant pour moi, vois-tu ? Car sous mes airs de princesse-adepte-du-sport-et-de-la-nourriture-saine, se cache une flemmarde-mangeuse-de-Big-Mac-en-surpoids. Alors je risque d’être gênée en me déshabillant devant lui, tu vois ce que je veux dire Chucky ? ».
Je me retourne vers lui en sortant de la douche, étonnée qu’il n’ait pas éclaté de rire une seule fois à l’écoute de mon monologue.
Il ne rit pas. Non.
Il me regarde les yeux écarquillés, en se balançant lentement d’avant en arrière et en laissant couler un généreux filet de bave sur son pyjama.
Je suis à poil.
Je vais mettre un cierge pour que le Crapaud en fasse autant vendredi.