Ce
soir, une copine m’avait proposé un apéro que je me suis vue dans l’obligation
de refuser.
D’abord,
parce qu’elle voulait me présenter un ami. La description qu’elle m’a faite de
lui était très bien, jusqu’à ce qu’elle précise qu’il est dentiste. Très
mauvaise expérience pour moi, les dentistes (cf chroniques du 20/03/2013). Je
n’ai aucune envie d’avoir l’impression que, lorsque son pote me mate pour
savoir si je suis à son goût, il imagine en réalité le fond de ma bouche. Et a
fortiori… le fond de ma gorge. NON MERCI !
Ensuite,
parce que ma sœur est de sortie, et que par conséquent, je suis la baby-sitter
(comprenez dompteuse) de son fils (comprenez mini-fauve).
Je
rentre donc à mon appartement avec mon neveu dans les bras. L’ascenseur est en
panne. Pourquoi ? Parce que j’ai pas d’bol.
6
mois. 6 étages à pieds. 3,5 tonnes de bébé.
Comment
un petit être tout récemment débarqué sur la planète peut-il peser si
lourd ?
Je me
suis vue dans l’obligation de le poser par terre à chaque palier pour reprendre
mon souffle. Ne tenant pas encore assis tout seul, il a systématiquement chuté lentement
sur le côté, hilare, pour tenter ensuite péniblement de soulever son corps
potelé à la force de ses non-abdos. Je dois avouer m’être foutu de sa gueule.
Il est marrant, le petit gros.
Mais
que ce soit clair, ma sœur ne doit jamais jamais jamais (jamais !) connaître
cette histoire…
Arrivée
chez moi, je le pose (comprenez l’encastre) dans mon pouffe pour qu’il cesse de
finir le front par terre. Je lui donne une petite cuillère pour qu’il la
contemple (béatement) et la mordille (sans dents).
« Tu
vois, Chucky ? Je l’ai dit à ta mère qu’il fallait qu’elle arrête de
t’acheter des dizaines de jouets puisque tu t’amuses avec trois fois rien ».
En
entendant cette phrase, il éclate de rire, ce qui confirme mon intuition qu’il
n’est pas très futé, le mini-fauve…
Comme
j’ai très envie de me doucher, je l’installe avec moi dans la salle de bain et
commence mon activité préférée avec lui : lui raconter ma vie amoureuse.
Il écoute toujours mon monologue avec grand intérêt et beaucoup de fou-rires (ce
qui a tendance à me vexer) et reste bien sage pendant ce temps là.
Je
lui parle du Crapaud avec qui j’ai récemment eu un rencard (cf chronique du
27/03/13).
«
Mon humour lors de ce premier rencard a porté ses fruits, tu sais Chucky ?
J’ai passé l’épreuve HAUT-LA-MAIN ! Il m’a envoyé le traditionnel texto-du-lendemain-du-rencard-réussi…
attends… je vais te lire… » lui dis-je en me déshabillant et en attrapant
mon portable.
« Il
m’a envoyé : « Magnifique soirée avec toi princesse. A remettre très
vite. Bisous ». Tu vois
Chucky ? Il a fini son texto par « bisous ». C’est très bon
signe. Tu verras quand tu seras grand et qu’on t’envoie un « bisou »,
ça veut dire que c’est dans la poche. La preuve, c’est que deux jours après, il
m’a renvoyé un deuxième texto-finissant-par-bisou pour m’inviter à un concert, vendredi
soir prochain. J’ai commencé par sauter de joie, même si je suis condamnée,
d’ici là, à ne rien manger mis-à-part des concombres histoire de perdre cinq
kilos » poursuis-je en criant un peu depuis la douche.
« Non parce qu’il y a des chances que vendredi soir, il se
passe des choses d’adultes entre le Crapaud et moi, tu sais Chucky ? Des
choses que je ne peux pas encore t’expliquer, tu es trop petit et
objectivement, tu ne comprends rien. Mais lorsqu’on va faire ces choses
d’adultes, il faudra que je me déshabille. Ça va être très gênant pour moi,
vois-tu ? Car sous mes airs de princesse-adepte-du-sport-et-de-la-nourriture-saine,
se cache une flemmarde-mangeuse-de-Big-Mac-en-surpoids. Alors je risque d’être
gênée en me déshabillant devant lui, tu vois ce que je veux dire
Chucky ? ».
Je me retourne vers lui en sortant de la douche, étonnée qu’il
n’ait pas éclaté de rire une seule fois à l’écoute de mon monologue.
Il ne rit pas. Non.

Je suis à poil.
Je vais mettre un cierge pour que le Crapaud en fasse autant vendredi.
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