Deux jours.
Deux jours off.
Pas de stalag.
Pendant deux jours.
Ordre du médecin.
Un vilain lumbago qui m’a clouée au lit.
Cet ordre du représentant du corps médical dûment justifié
par un papier officiel et cacheté indiquant que je ne peux PAS bosser a
évidemment été très mal pris.
Par Cruella. Ma boss. La plus cruelle des boss cruelles.
« Je ne comprends pas pourquoi vous ne pouvez pas
venir !! a-t-elle hurlé lorsque je l’ai appelée pour la prévenir. J’ai eu
un lumbago en 1999 et je suis allée travailler sans broncher. Les jeunes
d’aujourd’hui vous êtes beaucoup trop gâtés. Le moindre petit bobo et vous
n’êtes plus opérationnels. Et puis, ça doit forcément être de votre faute, si
vous perdiez un peu de poids, vous n’auriez pas mal au dos. Il ne vous l’a pas
dit votre médecin ? C’est fréquent chez les personnes en surcharge
pondérale. C’est quand même vraiment n’importe quoi. Bon, et puis, vous ne
pouvez pas vous lever mais votre cerveau fonctionne toujours ? Parce que
dans ce cas, je vais vous envoyer deux dossiers que vous traiterez depuis votre
PC. On ne va quand même pas perdre deux jours à cause de vous tout de même
! ».
Je devrais me sentir flattée qu’elle m’ait traitée de
« jeune » et qu’elle me fasse comprendre que je suis une
professionnelle compétente dont l’absence se fait tellement sentir qu’elle
pourrait paralyser l’activité de l’entreprise (après, évidemment, m’avoir
traitée de baleine).
Mais non. Je ne suis pas « jeune » du haut de mes
trente bons ans. Et je ne suis pas indispensable (en plus d’être une baleine).
Je suis une (grosse !) gouttelette au sein d’une entreprise de milliers de
collaborateurs (taille mannequin). Tout en bas de l’échelle, par ailleurs. Et dont
tout le monde se fout.
Les propos de Cruella sont uniquement la enième preuve de
son inhumanité intersidérale. Et de sa connerie (aussi grosse que moi !).
A mon retour, ce matin, elle ne m’a pas loupée. Elle a
scruté mes mouvements pour voir si j’avais VRAIMENT mal au dos et insisté pour
me faire porter des dossiers, histoire de voir si je ne simulais pas.
J’ai subi en restant calme. Après tout, comme disait Mama
quand j’étais en Maternelle et qu’on m’appelait « choucroute » à
cause de mes cheveux, on répond aux imbéciles par le silence. Et, lorsque je la
trouvais trop chiante, je lui ai rappelé que je ne pouvais pas porter de choses
lourdes.
Je me pense libérée lorsqu’arrive l’heure du midi. Le déjeuner.
La cantoche. Les crèmes brûlées. Les œufs-mayonnaise. Les
steack-frites-sauce-poivre !!! Le meilleur moment de la journée.
Je la croise en allant m’asseoir (et manque, donc, de vomir)
en train de vérifier si je boîte toujours.
« Eh bien, s’exclame-t-elle en regardant mon plateau,
je pensais que vous ne pouviez pas porter de choses lourdes ? »
Pendons-la. MAIS PENDONS-LAAAAA !!!
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