mercredi 13 mars 2013

Super-Mateur récidive


Ce matin, j’aurais pu pleurer quand mon réveil a sonné.
Car non, je n’ai pas mais alors PAAAS envie d’aller au stalag.
Je ne veux pas.
Je ne veux terriblement pas.
Je voudrais être rentière...
Ne pas devoir bosser. 

Certains prétendent qu’ils s’ennuieraient. PAS MOI ! J’ai des milliers d’idées. J’occuperais mon temps à faire des grasses mat’, aller à la salle de sport pour rester bonne et aller au Macdo, me prélasser au hammam, me faire choyer chez l’esthéticienne, faire du shopping avec Mama, trouver une diététicienne pour mon chat Gato, aller au ciné, voyager dans le monde entier, manger des chips… 
J’ai pleins d’idées et surtout envie de tout sauf de bosser… Et comme la vie est terriblement injuste et que je paie pour les fautes que j’ai commises dans ma vie antérieure, je dois aller au stalag, à Chiantland.

J’ai fini par me sortir du lit, non sans rechigner, en acceptant mon sort.
Résignée (et renfrognée), je me suis rendue à La Défense (moche ! moche ! moche ! x1000) en me disant que cette journée puait la merde et que ça ne pourrait pas être pire.

Si, ça peut.

Je suis arrivée (en retard) à une réunion animée par Super-Mateur. Un de mes collègues. Moche. Ennuyeux. Accro aux filles. Fui comme la peste par ces dernières.
9h30 (comprenez midi pour ma boss Cruella), j’ouvre la porte de la salle de réunion, interrompant Super-Mateur dans son monologue (méga-chiant) sur le risque de crédit dans les société pétrolière (vomi !).
Les sourcils froncés de mes quatre collègues et de ma boss Cruella se tournent vers moi, ce que je trouve particulièrement injuste. Après tout, j’ai interrompu une conférence soporifique, véritable forme de torture au pays de l’ennui : ils devraient me remercier. Mais, comme ils souffrent tous d’ingratitude aigüe,  ils se contentent de me suivre du regard (méchant) jusqu’à ce que me sois assise.

Super-Mateur, lui, me regarde en souriant et me dit :
« Bonjour Cathy. Il ne manquait que toi. J’allais entamer la partie légale et réglementaire ».
« Oh, génial ! J’avais peur d’avoir loupé ça » réponds-je ironiquement (ce que personne ne semble comprendre).
Super-Mateur, après m’avoir reluquée de haut en bas, semble tenter le rapprochement amoureux avec moi, devant tout le monde.
« Tu es radieuse Cathy, tu n’aurais pas perdu quelques kilos ? »
Cinq paires d’yeux (mes collègues et ma boss) se tournent vers moi et commencent à me peser mentalement.

Mourir, je veux.

« Heu… Pas vraiment non. Et surtout pas « quelques ». Deux ou trois grammes, tout au plus ».
« C’est un nouveau jean alors ? » insiste-t-il.
Les dix paires d’yeux se baissent pour évaluer le bas de mon corps.
« Parce que de dos, tu as l’air beaucoup moins enflée ».

Tandis que les dix paires d’yeux sous-pèsent mon cul, je noie mentalement Super-Mateur dans du pipi de mémé.

Si j’étais rentière, je m’achèterais un petit cul.


samedi 9 mars 2013

Ça roule !


Comme je n’ai pas de nouvelle du crapaud qui m’avait bien plu (cf chronique "Crapotez-moi"), j’ai décidé de me changer les idées et de préparer l’été. C’est sûr que, là tout de suite, on se gèle les miches et que c’est difficile de s’imaginer qu’on aura des beaux jours dans quelques mois, mais je décide de positiver.
Je vais prendre des cours de rollers, pour pouvoir frimer l’été prochain.
Le roller c’est divertissant, ça tonifie et c’est terriblement sexy. Avec un petit shorty, ils vont tous craquer. Je préfère prendre des cours dès maintenant, histoire de ne pas me casser de dent (sans dent, le shorty, c’est beaucoup moins sexy).

Seul hic : je n’ai pas de roller. Et je n’ai pas envie d’en acheter car il s’agira sûrement d’une des nombreuses lubies que j’ai et qui s’éteignent comme elles s’allument. D’un coup.
On peut citer parmi mes lubies : des cours de peintures sur soie, du tricot, un atelier de lecture érotique (eurk !), des cours de yoga, des cours de dressage de chat pour Gato.

Ma nouvelle lubie a quatre roues et va me redessiner une silhouette, en plus de me donner l’air cool et sexy. C’est parfait !

J’envoie un petit texto à Mumu pour lui demander si elle a une paire roller à me prêter :
« Hola Mumu, t’aurais pas une paire de roller à me prêter ? Je pense notamment à la paire que t’avais au lycée (à l’époque où tes pieds étaient encore petits). De toute façon, elle doit prendre la poussière au grenier comme ta raquette de tennis, non ? Merci en tout cas. Bisous. Cathy»

Réponse de Mumu :
« Si mes rollers prennent la poussière, c’est parce que contrairement à toi, je fais preuve d’une grande implication professionnelle qui ne me permet pas d’avoir des hobbies d’adolescente attardée qui ne se rend pas compte qu’elle est beaucoup trop vieille pour ça. Fais de la gym suédoise comme tout le monde ! Et sache, Cathy, que mon 42 t’emmerde. Mumu»

Pfffff… Mais qu’est-ce que j’ai dit encore ???
Des fois, je trouve que mes copines sont beaucoup trop susceptibles. 

mercredi 6 mars 2013

Coup de foudre


Alors que Mammoutha marchait allègrement dans la rue en rentrant du stalag, biiiiim!
Je tombe sur un beau gosse.
Visiblement perdu.

Il a l'air de demander son chemin mais personne ne semble pouvoir l'aider (merci le destin!)

Énorme escroc que je suis (non mais d'où MOI, Cathy Brochet, je vais pouvoir le renseigner sur l'orientation, tout me monde sait que je suis née sans et que moi-même quand j'ai l'intuition que c'est à droite, je vais à gauche tellement je ne m'auto-crois pas), j'enlève mes écouteurs et je lui souris.
 Comme ça en plus, grâce à ce sourire, je fais remonter le capital sympathie des parisiennes : non on n'est pas que des pouffes prétentieuses et aigries qui envoient chier leurs interlocuteurs dès qu'on les aborde (de rien les filles!).

Mammoutha (moi): « vous cherchez qqch? »
Lui : « oui... (il rit en penchant la tête sur le côté, trop craquant)… En fait, je cherche le macdo le plus proche ».
Me suis évanouie.
Je l'aiiiiiime.
Il a été envoyé du ciel pour moi.

Ps : Le coup de foudre n'a été que de courte durée.
Déjà, parce que ne sachant pas me repérer dans l'espace, je fus évidemment incapable de répondre à sa question. Puisque je ne sais même pas je suis.
Mais aussi et surtout, parce qu'il avait un très très fort accent marseillais. J'ai débandé direct.
"le Ma-queu-do"
Nan mais sérieux!

dimanche 3 mars 2013

Crapotez-moi


Comme j’ai quand même un tout petit peu de jugeote et ne suis pas totalement une écervelée, j’ai pris note des conseils (comprenez rugissements) de ma gynéco pour faire baisser mes triglycérides d’alcoolique.
Conséquence, je n’ai pas bu depuis mercredi.
Mais comme hier soir c’était vendredi, mes copines m’ont assommée de messages et autres mails pour qu’on sorte. J’ai voulu résister. Je leur ai dit "non" dix fois. Je leur ai dit que je ne sortais pas car je ne saurais pas résister à la tentation de boire un (dix) verre(s) et qu’il fallait être raisonnable.
«  Mon sang est vraisemblablement transparent quand on me le prélève, les filles ! »
Mais elles ont insisté, insisté. Et comme je suis la fille facile de la sortie (et du Sauvignon), j’ai cédé.
Et puis en même temps, c’est la trêve du weekend, non ? On a bien le droit à un petit écart…
Tournée, donc, des bars avec mes copines.
Et j’ai bien fait de les écouter !
L’une d’entre elles avait ramené un collègue de travail hyyyyyyper mignon.
J’ai commencé par faire jouer les indifférentes (comme toujours), alors qu'intérieurement je me roule par terre de joie lorsqu’il s’adresse à moi.
« J’en ai de la chance d’être entourée de si jolies filles ce soir » nous dit-il.
« Oui, tu es entouré de princesses ! » lui dis-je.
« Tu es une princesse toi, Cathy ? » me dit-il en pointant du doigt mon verre de bière.
« Tout à fait ! Nous, les princesses, on boit de la bière. C’est d’ailleurs comme ça qu’on reconnaît les vraies princesses ! Cendrillon, par exemple, sous ses airs de pucelle qui parle aux moineaux, c’est une belle alcoolique ! » réponds-je en lui tendant mon verre pour trinquer.
« Je trouve ça très sexy… » me dit le collègue-mignon en me faisant un clin d’œil.
« Et quand on m’embrasse, je me transforme en grenouille et je nage dans ma bière ! »
« Je peux te demander ton numéro de téléphone ? J’ai envie de te voir en grenouille » me dit-il.
Je pourrais crier de joie ! Je viens de rencontrer un crapaud avec qui faire des têtards.
J’ai bien fait de ne pas écouter ma gynéco et de sortir ce soir.
La roue a tourné pour moi. Ma période de disette amoureuse a vraisemblablement pris fin. Cathy is back !